Les Chroniques de l'Imaginaire

Valse à 3 soeurs (Valse à 3 soeurs - 1) - Machida, Melome

Les soeurs Orihara sont au nombre de trois. Il y a Sumi, l'aînée, qui a vingt-huit ans, Tora, la cadette de vingt-deux ans, et enfin Fuji, la benjamine de dix-huit ans. Toutes les trois ont une particularité de taille : leur mère est décédée des suites d'une longue maladie, il y a quelques années. Et leur père a décidé d'aller voyager, abandonnant purement et simplement ses filles, qui ont poursuivi leur jeunesse, durant quelques temps, chez une tante...

A présent, les soeurs Orihara sont de nouveau réunies. Elles vivent ensemble, toutes les trois, dans un petit appartement, et elles se serrent les coudes pour affronter les factures, les courses, le travail ou les études.

Ainsi, si chacune a sa propre personnalité, c'est en se serrant les coudes qu'elles parviennent à s'en sortir. Les tâches ménagères sont équitablement réparties, Sumi y fait particulièrement attention. La famille est une notion importante pour chacune des soeurs, même si Sumi, l'aînée, en veut toujours à leur père. D'ailleurs, aucune des soeurs n'a de nouvelles de ce dernier, depuis qu'il a commencé son tour du monde avec un voyage en Inde...

C'est à Melome Machida que l'on doit ce premier tome de Valse à 3 soeurs, qui paraît en France aux éditions Casterman. D'emblée, on trouve des dessins très sympathiques, d'une grande modernité. On est dans l'air du temps, avec des couleurs parfaitement adaptées. Chaque planche pourrait être entreposée dans un salon, un peu à l'image de ce qu'on pourrait trouver dans les productions d'un auteur comme Antonio Lapone. Un excellent point sur le plan graphique, donc.

Pour autant, j'avoue ne pas avoir été touché par ces trois soeurs, alors même que le drame qui les a touchés est clairement insoutenable... La faute sans doute à un récit trop brouillon, trop éclaté : les petites scènes s'enchaînent, bien trop rapidement et surtout s'en s'attacher de façon profonde au drame qui a touché leur famille. Il a été très difficile de conserver un fil rouge suffisamment ténu avec cette lecture. Je ne suis parvenu à m'attacher à aucune de ces trois soeurs, alors que je suis moi-même père de trois filles.

Ainsi, le récit est trop ténu, peut-être même trop superficiel : peut-être aussi la faute à une présence trop importante de la culture japonaise, qui a représenté pour moi un frein à l'attachement des personnages ? Toujours est-il que je ressors perplexe de la lecture de ce premier tome : très joli grahiquement, mais trop creux sur le fond, avec un sujet de base très fort, qui n'est traité qu'en surface. Pourvu que la suite parvienne à faire changer ce regard, je ne demande que ça...