Les Chroniques de l'Imaginaire

Afterland - Beukes, Lauren

Cole et son fils Miles sont en fuite. Traqués par Billie, la sœur de Cole, ils tentent de traverser les États-Unis pour rejoindre l’Afrique du Sud afin d’y mettre Miles à l’abri. En effet, le jeune adolescent est l’un des rares mâles survivants de la planète. Trois ans plus tôt a eu lieu The Manfall (La chute des hommes), qui a décimé 99% de la population masculine à cause d’un virus qui provoque un cancer foudroyant chez les individus mâles.

Seuls quelques hommes et jeunes garçons en ont réchappé et ils sont surveillés comme le lait sur le feu. A la fois pour déterminer s’ils ne vont pas, à leur tour, mourir de cette épidémie, mais aussi pour éviter les émeutes ou les enlèvements. Les rares hommes survivants sont en effet recherchés pour leur capacité à procréer même si une loi interdit formellement les grossesses. Ils sont donc mis sous bonne garde dans des bâtiments hautement sécurisés. C’est dans une de ces bunkers que Miles a passé les derniers mois. Devenu rat de laboratoire et sujet d’analyse, il a vécu enfermé, ne voyant sa mère que quelques heures par jour.

Mais quand Billie a tenté d’enlever Miles afin de revendre sa semence, Cole a vu rouge et a frappé sa sœur, la laissant pour morte dans un garage. La mère et le fils ont donc entamé un périple dangereux afin de trouver une issue et surtout un bateau pour rejoindre leur pays d’origine. Ils comprennent vite que traverser un pays en étant recherché par les autorités est loin d’être une sinécure. Après avoir travesti Miles en Mila afin de passer plus inaperçus, ils se joignent à une secte religieuse qui voyage en bus à travers le pays.

C’est un récit un d’un genre post apocalyptique que nous livre l’autrice sud-africaine Lauren Beukes. Il n’y a quasiment plus d’hommes sur terre, ils sont enfermés tandis que les femmes sont libres et ont pris leur place partout.

Mais cela ne veut pas dire que tout soit rose pour autant. Les femmes se révèlent comme les pires des hommes quand ont leur laisse toute latitude, avec toutes les dérives que ça engendre. Elles sont aussi violentes qu’eux quand il s’agit de garder un bunker ou de faire des expériences, ou bien encore aussi exaltées que le pire des prédicateurs quand elles sont à la tête d’une secte.

Si la première partie du récit se concentre sur la fuite de Cole et Miles avec toute la partie survie dans un monde redevenu à moitié hostile, la seconde partie est plus insidieuse puisqu’on découvre la secte du Culte du Chagrin de l’intérieur, avec ses dérives et ses exagérations. Et il faut avouer que la seconde partie se traine un peu. Il ne s’y passe pas grand-chose d’intéressant et même si la secte est un peu tordue, elle ne l’est pas tant que ça et on s’ennuie comme Miles pendant les voyages en bus.

Les chapitres consacrés à Billie sont un peu plus intéressants, mais ils souffrent du même problème que ceux consacrés à Cole et Miles. Dans la seconde partie, on a plus l’impression que cela tourne en rond et que les rencontres sont redondantes et ne font pas vraiment avancer l’histoire. Billie en perd même un peu de sa hargne et rumine beaucoup moins sa vengeance. C'est dommage, sa colère et ses pensées était très rafraichissantes à suivre.

L’ensemble demeure toutefois agréable à lire, si on prend le livre pour ce qu’il est : un thriller sous forme de course poursuite qui se cache sous un vernis de post apocalypse.