Multi-récompensé par les prix les plus prestigieux de la littérature de science-fiction et de la bande dessinée, l’univers de Neil Gaiman a dépassé ces frontières par l’élargissement de son audience avec l’adaptation en série télévisée de son roman American gods en 2017. Cet ouvrage s’inspirant déjà de la mythologie nordique trouve son prolongement dans l’écriture de La mythologie viking. Puisant dans les récits et les essais de référence, l’auteur s’attache à synthétiser ces mythes aux origines germaniques qui se sont répandus à travers toute la Scandinavie. Nombre de divinités sont évoquées dans ces récits plus particulièrement axés autour d’Odin, le dieu principal et le plus ancien, son fils Thor et Loki, le fils d'un géant qui est aussi le frère d'Odin. Ils font partie de la famille des Ases, des dieux guerriers et souverains prospérant sur le territoire d’Asgard, opposée à la famille des Vanes, dieux associés à la fertilité vivant dans le domaine de Vanaheim. Les dieux nordiques, dotés d’une force surhumaine et de pouvoirs magiques, ont cependant une faille : ils ne sont pas immortels et sont tenus de se nourrir régulièrement de pommes de jeunesse d'Idunn pour ne pas vieillir.
Géants, nains, elfes, humains et créatures fabuleuses telles Jörmungandr, le serpent de mer, Fenrir le loup géant ou Sleipnir le cheval à huit jambes d’Odin aussi accompagné de Hugin et Munin, deux corbeaux parcourant les neuf mondes abrités par l’arbre cosmique Yggdrasil, sont autant de figures qui peuplent cet univers foisonnant. A travers elles, Neil Gaiman nous conte l’origine du monde et sa finitude prophétique, Ragnarök.
On ne trouvera pas de grandes envolées lyriques dans ce recueil de mythes plus circonstancié qu’épique qui constitue cependant une bonne introduction au genre que les esprits les plus curieux pourront creuser en s’ouvrant aux travaux de l’anthropologue Georges Dumézil autour de la symbolique des mythes viking tels que Loki ou Mythes et dieux de la Scandinavie ancienne.