Dunwich est un petit village reculé du Massachusetts. La vie y est rude, et les habitants peu nombreux. Les terres sont inhospitalières et autant l’élevage que l’agriculture ont du mal à faire vivre les habitants superstitieux. C’est le genre d’endroit où on parle encore des sorcières de Salem, où on évite de sortir la nuit de peur de faire une mauvaise rencontre, et où certains rites saisonniers sont plus empreints de paganisme que de ferveur chrétienne.
C’est dans une de ces fermes isolées que naît Wilbur, de père inconnu et de mère albinos. Très vite, l’enfant se révèle encore plus étrange que sa mère ou son grand-père. L’enfant grandit beaucoup plus vite que les bambins du coin. Il marche à sept mois, à deux ans paraît en avoir cinq, et sa croissance trop rapide n’arrive pas à cacher le fait qu’il est fort laid. Son grand-père l’initie très tôt à ce que les autres habitants considèrent comme de la sorcellerie, mais sans jamais le dire à voix haute.
Quand son grand-père meurt, Wilbur tente de récupérer un exemplaire du Nécronomicon, car il veut l’utiliser pour un dessein qu’il refuse de dire à quiconque. A la suite d’une tentative de vol — il est entré par effraction dans la bibliothèque de l'université —, il est mortellement blessé par un chien de garde, et sa mort déchaîne alors une tragédie que nul n’aurait pu imaginer.
L’abomination de Dunwich est une excellente nouvelle de Lovecraft, et pour cette édition, elle est particulièrement mise en valeur par le travail de François Baranger. Le volume est préfacé par Joann Sfar, grand fan lui aussi de l’œuvre de Lovecraft.
Ce n’est pas le premier volume de cette collection illustré par François Baranger, mais c’est la première fois que j’ai la chance d’avoir entre les mains une nouvelle illustrée de Lovecraft par cet artiste. Et je dois avouer que je suis conquise car il arrive, par ses illustrations, à rendre à la fois tout le mystère mais aussi l’horreur qui plane au cours de cette nouvelle. Le choix des couleurs — une palette oscillant du gris pâle au noir le plus profond, avec parfois un camaïeu de bleu — souligne parfaitement les différents moments clés du récit de Lovecraft.
J’ai particulièrement aimé la représentation adulte de Wilbur qui colle parfaitement à la description faite par Lovecraft.
C’est donc un très beau volume illustré à s’offrir ou à offrir à tous les fans de l’univers de Lovecraft.