Ce nouveau tome des chefs d’œuvre de Lovecraft par Gou Tanabe contient trois nouvelles écrites et publiées entre 1921 et 1925. Chacune de ces nouvelles est, une nouvelle fois, superbement illustrée par le mangaka.
Le temple, écrite en 1920 et parue en 1925 dans The weird tales, nous raconte l’histoire d’un sous-marin allemand qui, pendant la première guerre mondiale, se trouve confronté à une sorte de folie qui se propage dans tout l’équipage après que celui-ci ait coulé un cargo britannique ainsi que les canots de sauvetages où se trouvaient des rescapés.
C’est un terrible huis-clos qui se déroule sous nos yeux, avec en point d’orgue la découverte par l’unique survivant de ruines au fond de l’océan.
Le molosse, écrite en 1922 et parue en 1925 dans The weird tales, est une nouvelle qui suit deux jeunes gens fans du Nécronomicon et qui se rendent en Hollande pour profaner une tombe bien particulière qui contiendrait un objet doté de pouvoirs importants. Une fois leur forfait commis, les deux hommes constatent que le cadavres porte encore des stigmates de morsures et de griffures horribles, ce qui ne les empêchent pas de voler le talisman. Ils ne comprennent leur erreur qu’au moment où un molosse surgit de nulle part pour reprendre l’objet magique et s’attaque à eux.
Une histoire presque classique de pilleurs de tombe, avec une fin tout aussi classique. Les deux jeunes gens pensent sombrer dans la folie et la paranoïa, et cela finit mal.
La cité sans nom, écrite en 1921 et parue la même année dans The wolverine, nous permet de suivre un homme à travers un désert sans nom où souffle deux fois par jour un vent glacial, qui découvre un temple dans lequel il s’enfonce de plus en plus loin, intrigué. Au fur et à mesure de son avancée, des tombes étranges se dressent devant lui, et il arrive enfin au cœur d’une cité étrange. Et il comprend d’où vient le souffle glacial qui parcourt le désert. A noter que c’est de cette nouvelle qu’est tiré une des citations les plus connues de Lovecraft : « N’est pas mort ce qui à jamais dort et au fil d’ères étranges peut mourir même la mort ».
C’est toujours un plaisir que de découvrir une adaptation de Gou Tanabe. Son trait illustre à merveille la folie, le fantastique et l’étrange qui règne dans les histoires de Lovecraft.