Athalie n’a pas d’âge. Athalie s’ennuie dans son château. Athalie torture un jeune garçon pour tromper l’ennui, cherchant dans cette violence un exutoire à sa neurasthénie latente.
Egmont va se marier avec Carolina. Carolina qu’il n’aime pas. Carolina qui n’est pas Lui, pas Léopold, le grand amour d’Egmont. Il arrive à voler une semaine de temps juste avant la cérémonie, une semaine qu’il passe en compagnie de Léopold, sans savoir s’ils arriveront à nouveau à être ensemble un jour.
Rachel est fan de Cléopâtre. Rachel n’a pas beaucoup d’amis, pas vraiment envie d’en avoir, et quand elle gagne un concours, auquel elle a participé un peu par ennui, pour rencontrer Cléopâtre, elle hésite avant d’y aller. Si le concert qui précède le rendez-vous est quasi mystique pour Rachel, la rencontre qui suit est un peu plus banale, la jeune fille ayant du mal à sociabiliser et la chanteuse ne l’aidant pas vraiment au début.
Parascève a des visions. Des oiseaux, des hurlements, mais elle se réveille dans son salon, sans comprendre d’où cela peut bien venir. Le péché mignon de Parascève, ce sont les romans d’amour. Les romances à l’eau de rose, qui se finissent toujours bien. Elle les aime de tout son cœur, au point de travailler dans une maison d’édition qui en édite.
Adriel est le seul personnage qui n’ait pas droit à ses chapitres dédiés. Mais pendant une bonne partie du roman, c’est aussi le seul qui relie chacun des autres personnages, dans une toile qui ne prend forme que petit à petit.
Comment le dire à la nuit est un roman lent. Dans le style gothique romantique avec une touche de vampirisme, il tente d’allier tous les genres pour faire un ensemble qui se veut cohérent, mais il faut bien avouer qu’il ne s’y passe pas grand-chose.
Alors oui, il y a Athalie qui poursuit Adriel dans un emportement de quasi-mère qui ferait tout pour retrouver son enfant perdu. Oui il y a le début de romance entre Rachel et Cléopâtre, entre fascination et défaitisme. Oui, l’histoire d’Egmont avant sa mort est intéressante, mais trop courte. Oui l’enfance de Parascève est intéressante, et son obsession pour les romans d’amour amusante. Mais tout cela manque un peu de souffle, d’un fil conducteur, le tout se révèle assez décousu et je dois avouer que je me suis pas mal ennuyée.
La langue employée est belle, soutenue, peut-être trop par moment. Parfois les pensées des protagonistes se perdent, on assiste alors aux déambulations de leur imagination ou de leurs sentiments (enfin surtout l’absence de sentiment) très décousues. Et pendant ce temps, il ne se passe rien.
Il y a des scènes surréalistes, des moments gênants (l'arrivée de "Barbara Cartland" était grotesque), mais finalement, pour moi, beaucoup d’ennui.
La nouvelle qui clôt le roman « Chanson Cercueil » s’attarde sur l’histoire de Rachel et Cléopâtre, après les évènements qui terminent le roman.
D’habitude, je suis plutôt sensible à l’esthétisme et à l’écriture du courant gothique et romantique, mais là, je n’ai pas du tout accroché.