Les Chroniques de l'Imaginaire

V. - Collectif

Bloodvoski, de Benjamin Desmares : un vampire décadent se fait remonter les bretelles par un autre vampire qui trouve que celui-ci ne fait plus honneur à leur race.
Je suis partie d’un sentiment très mitigé sur cette nouvelle qui commence bien trop facilement par le réveil du « héros » couplé au « point météo du réveil ». Je suis restée assez dubitative sur l'ensemble, malgré les quelques touches d’humour qui caractérise le héros rebelle. Enfin, pas un rebelle flamboyant à la Lestat, mais plutôt à la Big Lebowski comme Le Dude.

Heureux les affamés de justice, de Florent Liau : une scène rapide qui se passe au moment de la décapitation d’un homme qui semble être un vampire. On ne saura jamais si c’était le cas, mais les intervenants dans l’exécution semblent le croire.

Aux vampires anonymes, de Jean-Hughes Opel : William est un jeune vampire qui a perdu le goût de mordre et de se nourrir. Il vient raconter ses déboires à une réunion qui ressemble furieusement aux réunions des Alcooliques Anonymes.
Une histoire qui peine à être drôle, avec des références aux séquelles du confinement et du Covid mais appliquées à des créatures surnaturelles.

Atalei, de Céline Maltère : une femme seule s’ennuie dans sa demeure depuis que son mari est parti sans revenir. Un jour, une femme se présente à l’entrée et séduit la maîtresse de maison qui ne tarde pas à s’éprendre d’elle. Mais qu’est-elle réellement ?
Une nouvelle où ce sont des femmes qui sont à l’honneur et ont tous les pouvoirs. Cela change agréablement, même si le style reste un peu trop recherché pour moi.

Au club des chirurgiens, de Patrick Denieul : Oscar Wilde est invité par son ami Walter Sickert dans l’un des clubs londonien les plus select : le club des chirurgiens. Au fil de la soirée, et de l’ivresse grandissante du poète, le club se révèle bien différent des clubs classiques londoniens…
Histoire intéressante et style très fin de règne victorien. J'ai plutôt aimé.

La marche vers la longue nuit : une demi-étoile, de Sandrine Scardigli : Triste Sire, un chroniqueur littéraire, assassine littéralement dans un article sur internet le dernier opus d’une autrice spécialisée en romans vampirique. Celle-ci se présenter chez lui dans la foulée, et lui demande ce qu’elle pourrait améliorer dans son roman.
Une fin un peu prévisible, et ensemble un peu trop court de mon point de vue.

Anesthésie, ou Boire à la source, de Didier Pemerle : dans une France qui ressemble à la nôtre mais dont les codes ont semble-t-il changé, un homme attend le retour de sa mère dans leur maison. Mais celle qui arrive n’est pas sa mère.
Encore une nouvelle qui joue sur une épidémie, agrémentée de quelques fantaisies ubuesques. Je n’ai pas du tout aimé.

Considération sur l’épieu, de Tadeusz Hiddinko : l’auteur nous livre un document qui présente les différents pieux à utiliser lors des missions des tueurs de V. Après des considération esthétiques, viennent les considérations pratiques.
Une nouvelle courte mais que j’ai trouvé rafraichissante, même si il y a un côté très académique à présenter ainsi des armes de destruction vampirique.

Une correspondance ferroviaire, de Chantal Rabutin : on lit une partie de la correspondance entre un vampire, Henry Karmer, et son admirateur, Roger. Mais nous n'avons accès qu'aux lettres émises par le vampire qui explique qu’il aime prendre des trains pour se déplacer. Au fur et à mesure de la lecture des missives, on comprend que Roger cherche à obtenir quelque chose d’Henry.
La plus longue nouvelle du recueil, que j’ai beaucoup aimée. Avec un vocabulaire très soutenu et un rythme lent, l’autrice arrive à développer toute une histoire que j’ai pris plaisir à lire.

Casus Belli, de Sylvain-René de la Verdière : un voleur de temps opère depuis un moment déjà, s’ingéniant à dérober des instants précieux tel que le final d’une symphonie jouée en public pour la première fois. Quand un homme providentiel se présente, annonçant qu’il ne peut pas être affecté par le gadget du voleur, les membres du Club Memento Temporis acceptent son aide avec gratitude.
Une intrigue originale et bien écrite, même si j’ai deviné le twist le plus important avant qu'il ne soit joué.

Gode Dracula !, de Dolmancé : un pastiche sous forme de scénario de mauvais film porno avec tous les clichés du genre. On y suit Van Goding qui poursuit le comte Encula. Mais au lieu d’utiliser les croix traditionnelles, ce sont des godes qui sont les armes ultimes pour terrasser les méchants vampires.
J’avoue que j’ai bien ri en lisant cette nouvelle qui ne se prend absolument pas au sérieux en réécrivant Dracula.

Vampires de Craie, de Léo Kennel : une nouvelle assez courte d’où l’on ressort avec une envie d’enlever la poussière qui semble s’être déposée sur nos vêtements. Difficile d’en dire plus sans tout raconter, je vous laisse découvrir par vous-même !

Végan, le vampire qui n’aimait pas le sang, de Pierre Laurendeau : par une nuit de pleine lune, un bébé vampire voit le jour. Mais au lieu d’avoir une appétence naturelle pour le sang humain, comme tout bon vampire qui se respecte, le bébé préfère dévorer une laitue, au grand dam de sa mère qui l’oublie à l’entrée du caveau familial. Le vampiron est alors adopté par une jeune femme qui comprend très vite que ce n’est pas un bébé ordinaire.
Au fur et à mesure que l’histoire avance, l’auteur se lâche de plus et fait des jeux de mots et des blagues pas toujours très fines, mais qui m’ont bien fait rire. L'intrigue et l'histoire sont bien ficelées, le tout avec beaucoup d'humour. J'ai beaucoup aimé.

Gris des épines, de Nicolas Liau : un matin blême, alors que sa mère vient tout juste d’être enterrée, un enfant âgé d’à peine un an est abandonné dans la forêt. Au lieu de trépasser comme son père l’espérait, l’enfant survit malgré tout.
Une nouvelle très sombre, où on se perd un peu entre dégoût et tristesse pour cet enfant.

Hologramme, de Fabienne Leloup : le jeu est de dérober des choses. Quand elle clique sur le dossier Vampyr qu’elle vient juste de voler, tout s’éteint autour d’elle et un hologramme parfait apparait. L’apparence d’une jeune fille, une voie douce, une chaleur qui se dégage de sa peau, la technologie est bluffante. C’est un fantôme quantique qui s’invite dans la vie de Laura et l’ensorcèle.
A nouveau une nouvelle plutôt originale, qui mélange technologie et succube plutôt que vampire traditionnel. J’ai beaucoup aimé.

L’innommable, de Patrick Boman : un champs de bataille où agonisent de rares survivants. Des charognards se pressent, et ce ne sont pas tous des animaux.
Une nouvelle très courte où, finalement, des humains tentent de survivre à l’innommable.

J’ai beaucoup aimé découvrir les différentes nouvelles de cette anthologie. Certaines m’ont bien fait rire, d’autres tendaient plus vers des enquêtes surnaturelles, mais il y avait aussi beaucoup de tranches de vie vampirique. Enfin, de vie, c’est vite dit. Plutôt de mort. Mais ce n’était pas désagréable du tout à lire et à découvrir.

Le seul point négatif que je trouve à la forme de ce recueil, ce sont les « t » fantaisie qui suivent les « s » ou les « c » qui ralentissent ma lecture parce que mon regard accroche dessus et cherche quelle lettre cela peut-il être ? (Sachant que j’ai lu cette anthologie en PDF sur mon ordinateur).