Fils de médecin, Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski passe une partie de son enfance à Moscou, puis à Daravoié, la propriété que son père, qui deviendra alcoolique, a pu acquérir après avoir récupéré ses quartiers de noblesse.
Son père l’inscrit à l’école du Génie Militaire où il s’ennuie, n’ayant aucun goût pour la matière. Ses camarades se moquent de lui car il préfère d’une part la littérature à tout autre chose, mais aussi parce qu’il est pauvre et que sa mise est souvent négligée. Il s’endette auprès de ses camarades, mais son père refuse de lui envoyer de l’argent. Quand son père meurt d’une crise d’apoplexie, le jeune homme s’en veut énormément de l’avoir harcelé et d’avoir souhaité sa mort.
Son premier roman édité, Dostoïevski se met à fréquenter le Cercle de Petrachevski, ce qui va le conduire jusqu’au pied du poteau d’exécution…
C’est sur cette scène clé de la vie de Dostoïevski que s’ouvre cette biographie en images et les auteurs déroulent ensuite tous les évènements qui ont amené Fiodor à être déporté à Omsk pendant quatre ans de travaux forcés suivis de six ans dans l’armée afin de terminer sa peine avant de retourner à la vie civile.
Puis on découvre sa passion pour Maria Dimitrievna qu’il épousera en 1857. Leur union ne sera pas heureuse et Dostoïevski prendra une maîtresse. Quand il épouse Anna Grigorievna Snitkina, sa sténographe, il a quarante-cinq ans, est perclus de dettes, malade mais a aussi promis de s’occuper de son beau-fils, de la veuve de son frère et de ses enfants.
C’est une biographie dense et riche qu’on découvre avec plaisir, même si Dostoïevski se révèle être parfaitement antipathique au fil des pages. Son arrogance, sa fierté mal placée, sa propension à jouer et à boire, font de lui un piètre homme. Mais un homme dont la plume a un indéniable talent pour toucher le cœur et l’âme tout d’abord des Russes, puis des cercles littéraires européens.
La mise en page, très cinématographique, a pour moi, un défaut. Certaines planches auraient mérité un format plus grand pour pouvoir mieux les apprécier. Parfois on se sent à l’étroit en lisant certains passages, mais l’ensemble est de très bonne facture et se révèle assez passionnant sur la vie de cet homme qui demeure l’un des écrivains russes de référence presque cent-cinquante ans après sa mort. Pour tous ceux qui aimeraient découvrir ce personnage en image, cette BD est un incontournable.