Presque mille ans se sont écoulés depuis la grande Inondation. La catastrophe écologique a englouti une partie des terres, la mer redessinant les littoraux et prenant ses aises là où elle n’existait pas avant. L’Angleterre se compose désormais d’îles où la brume aime s’attarder, et le monde a fait un bond technologique en arrière, et est revenu quasiment au Moyen Age.
Notre histoire débute avec Tom, un adolescent dont la musique enchante tout ceux qui l’entendent. Avec le pipeau que son maître Morfedd lui a donné, il doit se rendre à l’école du chapitre de York afin de devenir élève dans les chœurs de la cathédrale. Il voyage en compagnie du vieux Peter le Conteur, qui va profiter du talent du jeune garçon pour gagner un peu d’argent au cours de leur périple.
Hélas, le talent de l’adolescent va provoquer sa perte, et la naissance du culte de l’Oiseau Blanc de la Fraternité. Désormais, les membres de la Fraternité vont être pourchassés pour être éliminés. Le testament de Morfedd, une relique du culte de l’Oiseau Blanc, doit être acheminé vers Corlay, en Bretagne. C’est Thomas de Norwich, un jeune homme, qui va prendre tous les risques pour ce voyage. En chemin il va être aidé par Jane, une jeune femme dotée d’un don de prémonition, le « huesch ».
L’Oiseau Blanc de la Fraternité n’est pas un seul roman mais un ensemble de trois romans réunis en un seul volume. Écrits à la fin des années 70 et au début des années 80, ce roman nous plonge dans une Angleterre redevenue moyenâgeuse suite à la grande Inondation.
Pour cette chronique, je n’ai fait qu’un bref résumé du premier livre. En effet, j’ai préféré vous laisser la découverte de la suite de l’histoire qui, si elle n’est pas inintéressante, de mon point de vue est un peu lente sur la longueur. Et je ne peux pas résumer la suite sans dévoiler des éléments clés de la fin du premier livre, ce qui serait dommage !
C’est le second livre de Richard Cowper que je lis, et comme dans Le crépuscule de Briareus on y retrouve le thème post-apocalyptique de l’écologie et de la catastrophe climatique qui engendre des mutations profondes aussi bien environnementales que sociétales. On y trouve aussi le spectre des guerres de religions, catholiques contre protestants au sein de l’Angleterre, avec toutes les dérives d’un prélat qui cherche à asseoir son pouvoir par n’importe quel moyen. Avec un brin de magie et de mystère, le don de Tom et son pipeau et le don de Jane (et d’autres personnes) avec leur « huesch » sont parfaits pour donner une aura mystique crédible autour de cette néo religion qu’est la Fraternité.
C’est une histoire qui s’étire sur une longue période, avec pas mal de rebondissements, de voyages, de découvertes, de trahisons, mais aussi d’amitié, d’amour et d’espérance. Un roman parfait pour ceux que le post apo rebute, car même si ça y ressemble un peu, les thèmes abordés sont beaucoup plus profonds que la survie d’un individu ou d’un groupe d’individus. Et surtout il n’y a pas de regret du temps « d’avant » si cher habituellement aux auteurs. On est directement plongé dans un univers qui a depuis longtemps pris ses marques après la catastrophe.
L’écriture de Richard Cowper est toujours fluide et il sait instaurer des ambiances et faire des descriptions détaillées, que ce soient des paysages ou des personnages, l’ensemble devient vivant très vite dans l’imagination.
Détail technique : le titre du livre est L’oiseau blanc de la fraternité, mais les métadonnées du fichier epub indiquent comme titre « La confrérie de l’Oiseau blanc » (alors que le nom du fichier epub est correct). Se targuer de faire des epubs les plus accessibles possible (ce qui est une excellente chose !) et buter sur le nom du livre dans les métadonnées, c’est dommage.