Elles sont plusieurs à se réunir tous les jours dans la superette de Jeon Jihyon, à la fois pour bavarder mais aussi arrondir leurs fins de mois en cousant des yeux sur des ours en peluche. Les commérages vont bon train, mais l’histoire qui est sur toutes les lèvres ces derniers temps, c’est celle de cet exhibitionniste qui sévit dans la résidence depuis quelques mois.
Fan de roman policier et exaspérée par le fait que la police n’arrive pas à coincer « Boules de mulot » (appelé ainsi à cause de ses attributs riquiquis), Gong Miri décide de mener l’enquête et entraine avec elle ses copines de la superette. Elle pense, avec beaucoup de finesse, que les femmes agressées parleront plus facilement à d’autres femmes, plutôt qu’aux policier masculins, souvent peu empathiques. La petite troupe veut ainsi résoudre l’enquête et toucher la prime de dix millions de wons (soit presque huit-mille euros) afin d’aider Jisuk, l’une d’entre elles, à divorcer de son mari qui la bat.
Alors qu’elles sont en train de chercher des pistes, un meurtre, qui n’a rien à voir avec Boules de mulot, est commis. Les restes d’une jeune femme sont découverts, avec un pin’s en forme de smiley en guise de signature criminelle. Très vite, l’hypothèse qu’un serial killer qui a déjà sévi ailleurs dans le pays il y a quelques années soit dans les parages se fait de plus en plus probable.
Alors, contrairement à ce que la quatrième de couverture annonce, non les enquêtrices de résolvent pas d’abord l’enquête sur Boules de mulot. Celle-ci sera le fil rouge tout au long du livre et sera seulement résolue une fois le serial killer découvert et mis hors d’état de nuire.
J’ai vraiment passé un très bon moment en lisant, pour la première fois, un roman d’enquête coréen (et un roman coréen tout court, d’ailleurs). J’ai dû m’habituer à quelques tournures inusitées chez nous (dire « mère de + prénom d’un enfant» à la place du prénom de la personne par exemple), mais l’ensemble est très agréable à lire et on s’attache très vite à toutes ces femmes qui cherchent à s’évader un peu et prendre leur destin en main, et une partie de la sécurité de leur quartier en charge.
Au niveau de l’enquête, il y a la bonne dose de rebondissements, et j’avoue que je me suis fait une idée de l’identité du serial killer à environ un tiers du livre. Mais j’avais, en grande partie, tort et quand le tueur se découvre à la fin, cela reste une surprise. J’ai beaucoup aimé le côté très terre à terre de ces femmes mais aussi le côté un peu plus romanesque de Miri, qui décide que toutes doivent avoir une sorte d’uniforme pour enquêter, ce qui entraine l’achat de trench coat pour chacune. La séquence d’achat est très drôle, car on les imagine très bien faire les magasins pour ça alors qu’il fait très chaud à l’extérieur et qu’un trench est un peu inutile par cette température.
C’est donc un roman très sympa à lire dans le style cosy mystery, avec tout ce qu’il faut pour passer un bon moment. Je n’ai pas vu le temps passer en le lisant, et il a bien occupé et accompagné ma dernière insomnie ! Ce n’est pas encore la saison, mais il ferait un parfait roman pour la plage !