Les Chroniques de l'Imaginaire

De lune et de sang (De lune et de sang - 1) - Beaty, Erin

Cat a seize ans et toute sa vie tourne autour du sanctum (une sorte de cathédrale) où elle travaille pour le compte du maître architecte Thomas. Chaque jour, elle parcourt les échafaudages et les travaux effectués pour vérifier la bonne tenue des uns et la solidité des autres. Un soir où elle vient de découvrir une fissure dans un des échafaudage, elle fait une chute vertigineuse où elle a l’impression, un instant, de ne plus être dans son propre corps, et d’être la victime d’un meurtre. Heureusement, la jeune fille avait attaché sa corde de survie et quand elle reprend conscience elle entend un appel au secours qui monte d’une venelle en contrebas. Cat se précipite et découvre le cadavre d’une jeune prostituée fraichement assassinée.

C’est Simon de Mesanos, un membre de la famille du prévost, qui est chargé de l’enquête. Mais très vite, un nouveau meurtre est perpétré et les pistes s’embrouillent. Qui tue ces jeunes filles et surtout pourquoi ? Cat, associée à l’enquête, essaie de protéger le magister qui pourrait être soupçonné, tout en aidant Simon.

Il se passe des choses étranges dans la cité de Collis, et du haut du sanctum Cat doit aussi gérer la magie qu’elle sent poindre en elle, sans en comprendre l’origine. Tout serait-il lié ?

Après deux chapitres qui semblent un peu brouillon car on est plongé directement dans la vie du sanctum et on découvre la ville de Collis à travers les yeux de Cat, ce roman se révèle très sympa à lire. Un mélange de thriller et de magie, mâtiné d’une touche de romance, en fait un très bon roman YA. D’ailleurs bravo à l’autrice pour les fausses pistes qu’elle nous laisse entrevoir, j’ai longtemps eu un doute sur qui était l’assassin.

Les personnages se révèlent attachants, même si un peu stéréotypés (mais c’est le genre qui veut ça j’imagine), avec une héroïne qui fait face à la découverte de qui elle est et qui doit gérer la magie qui se déploie en elle. Alors non ce n’est pas le genre de magie où on la verra lancer des boules de feu ou des cônes de glace, mais une magie à base de lune et de sang, que j’ai trouvée bien plus subtile et intéressante dans son utilisation, même si ce n’est pas une magie nouvelle dans le genre fantastique. Face à elle, un tueur impitoyable dont les crimes sont de plus en plus odieux au fur et à mesure du temps qui passe. A ses côtés, Simon, un jeune homme troublé par un passé tourmenté, mais qui cherche la rédemption à travers l’enquête qu’il mène. Trouver l’assassin pourrait lui apporter l’apaisement dont il a besoin. Tout cela en fait un bon roman avec en plus un gros travail sur l’architecture des cathédrale gothique et des explications de construction que j’ai trouvé très bien amenées et très intéressantes.

L’univers moyenâgeux apporte une touche intéressante, car il n’y a pas toutes les techniques modernes pour découvrir qui est l’assassin, mais Simon use de psychologie et a exactement les mêmes techniques que les profileurs qu’on trouve dans les romans actuels : se mettre à la place du tueur pour tenter de deviner son prochain mouvement.

Mais c’est aussi un roman qui parle de problèmes mentaux, comme la schizophrénie, et c’est assez rare pour être souligné. Et surtout la maladie n’est pas une excuse pour faire faire n’importe quoi aux personnages, mais une explication, tout à fait rationnelle, sur leur comportement à certains moments.

Pour finir, une très jolie surprise de lecture que je conseille à tous les fans de YA et de thriller.