Ailith vient de décrocher un contrat dans un grand quotidien londonien. Elle a une semaine pour faire ses preuves et trouver un scoop à mettre à la une, sinon adieu son emploi. Dans la capitale, elle retrouve Elliott, un policier, qui lui demande d’enquêter à sa place sur la disparition de quatre personnes qui se sont volatilisées le 1er février, qui est le jour de la fête d’Imbolc, célébrée par les fées et les païens.
En effet, les fées sont apparues aux yeux des hommes depuis quelques temps et tentent de s’intégrer dans la société, ce qui n’est pas sans créer de heurt. Londres voit une augmentation de sa criminalité, mais la police ne peut pas faire grand-chose, car les recrues ne sont pas formées pour gérer les créatures magiques.
Toutefois, le jeune homme est persuadé que les fées sont impliquées dans l’affaire des disparitions malgré le manque de preuve. Mais ses supérieurs refusent de le croire et d’enquêter dans cette direction. Il confie donc à Ailith la liste des personnes disparues afin qu’elle fasse des recherches de son côté et, pourquoi pas, décrocher le scoop dont elle a tant besoin pour rester au sein de sa rédaction.
Elliott l’emmène donc là où les disparus ont été vu pour la dernière fois. C’est alors qu’Ailith découvre un cercle de fées qui l’attire irrésistiblement, mais elle est arrêtée dans son élan par Sidhe, une fée bannie d’Avalon, qui va lui proposer un pacte…
Premier tome d’une série de quatre, cet opus pose les bases du monde mi réaliste, mi fantasy où évoluent les personnages. On suit Ailith qui a du mal à faire sa place dans le monde cruel de la presse, et qui traine en prime le souvenir de sa mère, volatilisée quand elle était enfant.
J’avoue qu’on ne voit pas trop le « swinging Sixties » au cours de cette histoire qui aurait pu prendre place à n’importe quelle époque un peu moderne, mais les auteurs retranscrivent bien le rejet et la méfiance que provoque la présence des fées qui essaient de s’intégrer dans la société.
C’est aussi un ouvrage résolument queer, avec la découverte dès la première page un couple d’hommes en pleine séduction, puis plus tard avec Sidhe dont on ne connait pas vraiment le genre. C’est aussi une histoire de recherche de soi, de racines, pour Ailith qui s’interroge au sujet de sa mère et qui compte sur Sidhe pour l’aider dans sa quête d’identité.
Une BD intéressante qui essaie de montrer que les minorités discriminées ont leur place au sein de la société via le prisme de la fantasy et des fées. Le thème rappelle beaucoup Carnival Row, la série, mais avec beaucoup moins de violence.