Lathan est un écrivain raté, dont les écrits ne convainquent personne. Seule sa compagne, la belle Murcille, croit fermement en son talent. Mais le ménage est sans le sou, puisque Murcille est stagiaire non rémunérée auprès de l'échevin Fomelio. Sans autre solution, Lathan accepte d'écrire les mémoires de Pyrinthe, un riche marchand prétentieux, tâche aussi fatigante qu'ingrate. Et si Murcille se lassait et le quittait pour Fomelio, qui est à la fois riche et beau et la courtise activement ?
La bibliothèque de Pyrinthe, où Lathan travaille quand il ne subit pas les péroraisons du marchand, abrite un ouvrage rare : le Danthrakon, réputé amateur d'art. Dépité que le grimoire semble ignorer son talent, Lathan cède à la tentation et contraint celui-ci à l'aider à réaliser un ouvrage exceptionnel, qui lui assurera le succès. Mais le Danthrakon, fâché, va le mettre dans une situation difficile...
En tentant de réparer ses erreurs, Lathan va rendre la situation encore plus délicate...
Succès damné est une histoire complète, pour laquelle vous n'avez pas besoin d'avoir lu au préalable la série Danthrakon ni même le premier tome de la série dérivée Les maléfices du Danthrakon. Il vous suffit de savoir que le Danthrakon est un grimoire magique avec du caractère, ce qui est de toute façon rappelé dans cet album.
Une aventure loufoque avec des situations extravagantes, un Paris alternatif peuplé de mages et de créatures bizarres, de l'humour, de l'amour, des méchants antipathiques à souhait... L'histoire se tient bien et, sans être extraordinairement originale, fait passer un bon moment. On rit, on se détend, c'est chouette.
Les dessins sont clairs et précis, avec des personnages très typés et expressifs et quelques décors joliment travaillés de ci de là. C'est plaisant et bien dans le ton. Je ne suis pas fan des couleurs par contre : elles sont douces à l'œil, mais bien trop lisses et uniformes, donnant un aspect très artificiel à l'ensemble. Les traits aussi sont parfois un peu trop lisses, en témoignent les croquis de Murcille dans le dossier final : elle y arbore une magnifique chevelure bouclée et nuancée, qui devient dans l'album une grosse masse orange peu flatteuse. Si j'osais, je dirais également que la police d'écriture choisie n'est pas toujours très lisible, et que la couverture n'est pas très inspirée. Bref, l'aspect graphique n'est pas ce qui est le plus réussi ici !
L'album se termine par une "interview" de Lathan, dans laquelle les auteurs glissent de précieux conseils d'écriture pour ceux que cela intéresse. Ces quelques pages sont illustrées de croquis très sympa qui permettent de voir le travail du dessinateur.