Kate Harker a fui Verity et chasse les monstres dans une autre ville, Prosperity. Elle est plus douée pour cela et réussit même à se faire des amis. Pourtant, elle ne peut oublier son premier véritable ami, August, lui-même un monstre très particulier capable d'aspirer par la musique l'âme des personnes ayant commis des meurtres. L'ennui, c'est que Kate a justement commis un tel crime. Même si ce n'était qu'un accident, elle n'est à présent plus immunisée au pouvoir d'August. Cela signifie également que, quelque part dans la nature, se trouve un monstre né de son meurtre, et qu'importe que cela ait été un accident dans un moment de grand danger.
August apprend de son côté à mener des troupes et à prendre la relève de son frère aîné. La chute du quartier nord engendre un afflux d'immigrés en ville, bien vite conscrits et transformés en combattants contre les monstres. Mais avant cela, August doit bien sûr faire le tri dans des centres de dépistage et assassiner les humains ayant donné naissance à des monstres.
Quand les événements se précipitent, Kate va être amenée à tout risquer pour retourner à Verity et se confronter à ses monstres intérieurs.
Ce second tome de Monsters of Verity marque la fin de la série. Les fans de l'auteure ne seront pas déçus : on y retrouve son style d'écriture, simple mais efficace, son emphase sur le ressenti de ses protagonistes et ses scènes d'action finement chorégraphiées.
L'émotion est en outre au rendez-vous. Dès les premières pages, V.E. Schwab n'hésite pas à exécuter des personnages et cela ne va pas en s'améliorant. Que les âmes sensibles soient prévenues, les protagonistes ne seront pas épargnés par de tels mauvais traitements. D'ailleurs, l'auteure n'hésite pas à introduire de nombreux nouveaux personnages, que ce soit du côté de Kate ou d'August, et donc à multiplier les individus à tourmenter.
On retrouve dans ce tome-ci le concept intéressant de monstres créés par les mauvaises actions des humains et par conséquent d'un combat qui se joue tout autant à l'extérieur, par les armes, qu'à l'intérieur, sur un plan moral. C'est sans doute la dimension à laquelle j'ai le moins accroché. Dans un monde où les meurtres créent des monstres, on ne peut que s'interroger sur les actions d'August qui n'est parfois rien d'autre qu'un bourreau et qui pourtant reste « pur ». Kate est présentée comme quelque peu différente de ces humains « contaminés » car elle a tué un homme par accident, et encore... Par contre, elle peut tuer une foule de monstres sans problème. Cette ambivalence a quelque peu nui à mon plaisir de lecture parce que cela ressemble parfois à un plaidoyer pour la peine de mort et que je suis loin de partager ce point de vue. J'espère avoir mal compris les intentions de l'auteure sur ce point et j'ignore en fait quelle est sa position sur le sujet.
Sur une autre note, les amateurs des éditions Lumen se réjouiront de découvrir à nouveau une édition qu'on a plaisir à avoir chez soi : la couverture laisse apparaître, à travers des marques de griffures, une représentation de Kate située en première page et dessinée par Amber Goodhart. Le papier est épais, agréable à parcourir. Il s'agit encore une fois d'un très bel objet.
Pour résumer, si vous avez aimé le premier tome, si vous aimez l'auteure et n'avez pas peur de voir souffrir vos personnages préférés, Our Dark Duet pourrait fort bien vous plaire !