Pendant une semaine, tous les sept ans, a lieu l’Agôn, période pendant laquelle les dieux perdent leur immortalité et descendent sur terre. Les différents clans, descendants des héros mythologiques, entrent alors en chasse pour trouver les dieux et s’emparer de leurs pouvoirs.
Il y a sept ans, Lore a perdu toute sa famille lors du précédent Agôn. Dernière de la lignée des perséides, elle est recherchée par toutes les autres maisons car elle est la seule à pouvoir porter l’égide, et elle se cache à New York où elle participe à des matchs de boxe clandestins. C’est lors d’un de ses matchs que surgit Castor, son ami d’enfance, qu’elle croyait mort depuis des années et qui veut la mettre en garde contre les chasseurs et un ennemi qu’il ne nomme pas. Mais la jeune fille comprend que c’est la fin de sa tranquillité et que la chasse va reprendre.
Et trouver Athéna, la déesse, gravement blessée à quelques pas de sa maison, ne va pas atténuer ce sentiment d’inéluctabilité : elle va devoir se battre pour survivre. Comment alors une course poursuite géante à travers toute la ville où elle devra affronter tout ceux qui veulent sa mort.
Ce pavé de presque sept-cents pages se révèle être un très bon page turner. Vite lu. Vite oublié. Dès le début de l’histoire, on a envie de découvrir ce qui va se passer, et ce qui s’est passé, et l’enchainement des péripéties fait qu’on est très vite servi. Avec un style simple, l’autrice nous plonge dans la fuite en avant de Lore, jeune fille de dix-sept ans, ex future chasseresse, renégate.
Bien qu’elle nous rappelle régulièrement qu’elle avait dix ans lors du dernier Agôn, on n’a pas l’impression d’être face à une jeune fille de dix-sept ans, il faut être honnête. Et pareil pour les autres protagonistes, dont une bonne partie sont censés être jeunes, tout ce petit monde se comporte plus comme des adultes dont je situerai l’âge plus proche de vingt-cinq ans. Évidemment il y a une amourette entre Lore et Castor, évidemment il y a aussi une amourette entre deux personnages secondaires, que j’ai trouvée beaucoup trop téléphonée et facile.
Ce n’est pas un mauvais livre, mais ce n’est clairement pas un chef d’œuvre. On regrettera que, quoi que puisse faire Lore, les conséquences ne changeront pas grand-chose. Bon, le traumatisme initial est important, mais rien n’est vraiment approfondi par la suite. En effet, la psychologie des protagonistes tient sur un post-it pour tout le monde (et Zeus sait qu’il y en a une tripotée, des personnages !), et il faut vraiment prendre ce livre pour ce qu’il est dans le fond : un divertissement vite lu, et dont il ne faut pas attendre grand-chose en dehors de scènes de combats et de poursuites toutes construites sur le même schéma répétitif, au point qu’il n’y a plus aucune surprise quand un affrontement s’engage. Bien sûr, on peut toujours parier sur quel endroit du corps Lore sera blessée, mais dans le fond cela n’a pas d’importance, puisque Castor arrive toujours avec son super pouvoir pour la sauver.
À noter que la traduction laisse parfois à désirer, avec des phrases qui n’ont pas de sens, ou même parfois qui se contredisent à quelques chapitres d’intervalle.
Je dirai que ce roman est un très bon candidat pour les vacances. Un gros pavé, un page turner, pas trop difficile d'accès, parfait pour se délasser sans trop réfléchir.