Sur la planète Yeisshajar, Pierig est un sourcier du famil des Arpenteurs de Gouffre. Préoccupé par une maladie semblant affecter leur lieu de vie, un Arbremonde, Pierig est parti en expédition avec son ami scribe. Quand un feu se déclare, il retourne bien vite parmi les siens et découvre qu'ils ont été massacrés par un autre famil, qui était à sa recherche. Les membres de ce famil de guerriers partagent son inquiétude au sujet de l'Arbremonde et le contraignent à partir en quête des origines de son mal en compagnie de Reva, jeune femme brutale, d'Askel, géant au grand cœur, et de Juse.
Cette adaptation de l’œuvre de Laurent Genefort reprend tous les bons ingrédients présents dans les romans de l'auteur. L'univers créé est fascinant, avec une large part accordée à la nature et aux relations des humains ou proto-humains avec leur milieu naturel. Les environnements sont visuellement très bien rendus : imposants, intrigants et remplis de dangers mortels. Le tout baigne dans des couleurs vertes, bleues, ocres qui donnent l'impression qu'on se trouve dans une bande dessinée de fantasy plutôt que de science-fiction.
Les protagonistes n'ont qu'un aperçu et une compréhension très limités de leur propre monde et le lecteur part avec très peu d'informations. Aussi, ceux qui n'ont pas lu le roman sur lequel se base la bande dessinée ou les lecteurs peu familiers du style de Genefort pourront être un temps déroutés.
On est cependant vite happé par l'action. Entre le massacre de son clan, les créatures hostiles, les changements affectant la sève et sa quête de la vérité, Pierig n'a pas le temps de s'ennuyer. Les dessins parviennent à rendre justice à ces scènes : fluides, ils donnent bien l'idée du rythme effréné de certains combats et savent mettre l'accent sur les aspects peu ragoûtants de certaines blessures ou créatures.
Le design des personnages est soigné. On n'aura aucun mal à les différencier. Les proto-humains ont aussi des aspects intéressants. Parce qu'elle est courte et déjà truffée d'action, la bande dessinée ne s'attarde pas vraiment sur ses personnages principaux. C'est cependant déjà l'un des défauts des romans de l'auteur : ses mondes sont à couper le souffle, ses aventures palpitantes mais la psychologie de ses personnages peine parfois à se hisser au même niveau. En cela, la bande dessinée ne surprendra pas ses lecteurs fidèles.
Pour résumer, l’œuvre d'Alexandre Ristorcelli est une bonne découverte. On a plaisir à découvrir les dangers de l'Arbremonde à la suite de Pierig. Les amateurs de SF teintée de fantasy, de quête classique des origines d'un fléau et de créatures un brin répugnantes s'y plongeront avec joie.