Thyra est une ethnologue qui, pendant plusieurs cycles, est restée seule sur une planète pour étudier une population indigène. C'était un peuple dit "primitif", isolé de l'Egrégore, ce système qui met en relation tout et tout le monde sur toutes les planètes, les satellites, les étoiles, dans tout l'univers ou presque.
Le roman commence alors que Thyra a terminé son étude et rentre sur D-Cyg (ou B-Cyg, ou A-Cyg, je ne sais plus). Elle recueille tous les lauriers et les félicitations de ses pairs car elle a enfin pu découvrir comment fonctionnaient ces personnes, mais ce qu'elle ne dit pas, c'est qu'elle n'a pas utilisé que des moyens légaux pour le faire.
Elle est alors contactée par un grand ponte de l'Egrégore pour une mission étrange et surtout inhabituelle. Elle doit aller éliminer un individu d'une de ces tribus, ce qu'on un appelle un néo-endémique (le roman est truffé de termes tous plus savants les uns que les autres, à la limite de l'indigestion).
Dans ce monde hyper-connecté, hyper-technologique, tout dépend du Phytoïde de Katz, un arbre à double hélice, dont les deux troncs s'enroulent l'un sur l'autre comme un ruban d'ADN. Il est capable de créer tout à partir de rien (l'oxygène, la nourriture, la vie quoi !) et c'est grâce à lui que les humains peuvent survivre sur une planète qui serait de prime abord hostile. Comment, pourquoi, on ne saura pas.
La seule unité de temps est l'heure : on parle donc en déca-heures, en kilo-heures, en méga-heures, en giga-heures. D'autres termes sont un peu flous comme par exemple les "nuages objectifs". Ce roman est truffé de termes comme cela, dont on comprend parfois le sens, parfois non. Outre la surabondance de termes tous plus pointus les uns que les autres, l'histoire est souvent bancale. Le style est plat, fade. Même des événements qui sont de vrais rebondissements sont racontés avec platitude, sans mettre en avant leur importance sur l'histoire. Des événements comme la destruction, la mort de milliers de personnes, suite à un incident, sont relatés comme le reste, sur un ton monocorde, sans vie.
Les personnages sont effacés, les situations improbables. Par exemple, Skyman accepte d'aider Thyra et Roonis, son complice, à s'échapper avec leur protégé (celui que Thyra n'a pas pu éliminer) mais sans explication, comme ça. Elle ne le connait ni d'Eve ni d'Adam, et hop, il les aide.
C'est un roman qui a du potentiel, un monde à part qui aurait pu être attractif, mais que j'ai trouvé un peu fade, sans saveur, brumeux, embrouillé.
Parfois, surtout dans la deuxième partie du roman qui est plus agréable, moins dense, on a des aperçus de ce monde, on espère en apprendre plus, mais non, juste quand une étincelle d'intérêt surgit, ça s'arrête.
Toutefois, une bonne note, la deuxième partie rattrape largement l'ensemble, et rend le roman plus vivant, peut-être aussi parce qu'au bout d'un moment, je me suis habituée aux termes hyper techniques, et à l'écriture.
Ce qui confirme que ce roman a un beau potentiel avec une belle imagination. Ce n'est donc pas une véritable déception, juste un "dommage, ça aurait pu être tellement mieux".