Les Chroniques de l'Imaginaire

Le Porte-Lumière (Le Porte-Lumière - 1) - Thomas, Aiden

Tous les dix ans, les adolescents les plus talentueux s'affrontent dans une suite d'épreuves qui déterminera le meilleur d'entre eux. Le Porte-Lumière désigné pour la décennie à venir aura l'honneur d'entretenir le pouvoir du Soleil qui tient les Obsidiens, les dieux traîtres, à distance, protégeant ainsi tout le territoire de Reino des Sol et ses habitants humains et divins. Seuls les meilleurs sont sélectionnés pour participer. Ils sont choisis parmi les demi-dieux Dorés, enfants des puissants dieux Dorés, qui s'entraînent avec acharnement à l'Académie pour devenir des Héros et protéger leur monde.

Mais les épreuves ne sont pas sans danger. Si le meilleur participant est honoré comme Porte-Lumière, le moins bien classé est pour sa part sacrifié pour restaurer le pouvoir de la Pierre de Sol. C'est pourquoi Teo appréhende les épreuves à venir. Non pas pour lui-même, car sa mère Quetzal n'est qu'une déesse Jade, une déesse mineure, aussi n'a t-il aucune crainte d'être sélectionné pour concourir. En fait, Teo s'inquiète pour sa meilleure amie Niya, fille du puissant Tierra, une des meilleures élèves de l'Académie : et si elle était sélectionnée... et sacrifiée ?

Pourtant, cette année, les compétiteurs choisis vont être plutôt inattendus ! Si huit d'entre eux sont bien des demi-dieux Dorés parmi les plus puissants, les deux autres ne sont que de modestes demi-dieux Jades, aux pouvoirs quasi inexistants, non entraînés et issus des milieux les plus modestes : Teo et Xio, un enfant de treize ans qui est le fils du demi-dieu Jade de la malchance. Face à leurs adversaires Dorés d'un niveau nettement supérieur, les deux Jades semblent avoir perdu d'avance ! Déterminé, Teo décide de tout faire pour survivre avec ses amis.

J'ai attaqué ce livre un peu mollement. La faute à un prologue un peu indigeste explicitant la genèse de Reino del Sol (un univers fantasy d'inspiration mexicaine), et à un début plutôt mou, sans compter ma peur d'avoir affaire à un énième remake de Hunger Games. Pourtant, petit à petit, je me suis prise au jeu et attachée au personnage de Teo, et j'étais impatiente de le voir progresser dans les épreuves, mais aussi jouer les trouble-fêtes pendant les moments de repos. J'ai fini par dévorer la deuxième moitié du roman !

Teo est très proche de son peuple, il aime faire des blagues, mais plus encore se rendre utile : c'est un garçon apprécié de son entourage. Il a conscience qu'il n'est pas parfait : s'il a le cœur sur la main, il n'a pas les puissants pouvoirs et l'entraînement des Héros, et ne peut donc protéger son peuple qu'à sa modeste façon.
Fils de le déesse des oiseaux, Teo a des ailes. Seulement, il ne s'en sert jamais, et les cache même dans un harnais, car il y a un problème : ses plumes sont du brun grisâtre des ailes des quetzals femelles, et non du bleu/vert éclatant du plumage des mâles. Grosse déception pour lui qui s'affirme résolument mâle, malgré son sexe biologique de naissance ! Il a aussi le cœur brisé depuis que son ami d'enfance Aurelio est entré à l'Académie, cessant brutalement toute relation avec lui. (et devinez qui fait partie des concurrents pour les épreuves du Porte-Lumière...?)

Bref, Teo a ses qualités et ses défauts, mais c'est surtout quelqu'un de très protecteur et très droit, qui essaie de toujours agir de la façon qu'il estime la plus juste. Il se trouve que les épreuves du Porte-Lumière ne jugent pas seulement de la puissance, la force et l'intelligence des candidats, mais prennent en comptent également des facteurs plus subtils... De quoi mettre un peu de piquant dans les épreuves !

Les autres personnages forment une brochette assez variée, et chacun reste globalement dans son rôle, même si évidemment Teo va découvrir qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que les Dorés peuvent être plus sympas que leur arrogance ne le laisse paraître. 

D'une manière générale, une fois les épreuves commencées, le rythme est prenant et l'action omniprésente. Les descriptions nombreuses et exotiques font se demander si ce ne serait pas plus percutant en film. L'intrigue n'oublie ni les touches d'humour, ni les moments de réflexion (mais jamais trop pesants). Le tout forme donc une lecture vraiment sympa, qui réserve peu de réelles surprises mais sait emmener son lecteur où il faut.

La seule chose dont je ne sais pas trop que faire pour le moment, c'est l'insistance mise sur la variété de genres des personnages (transgenres, agenres ou autres), assortie de son vocabulaire néologique omniprésent. On commence fort dès la deuxième phrase du roman "Seulx, iel forma le monde [...]", et j'avoue que pour moi qui n'y suis pas très habituée tous ces "x" me piquent les yeux. En terme d'écriture inclusive, j'en étais restée aux points médians, du coup ça me rend la lecture un peu pénible de devoir réfléchir pour comprendre ce qui est écrit....

Pour finir, je voudrais souligner que je trouve la couverture de Mars Lauderbaugh très jolie, et tout à fait appropriée. Elle a assurément joué dans mon envie de lire ce livre.

Je suis curieuse de la suite de cette série sympathique, qui m'a fait passer un bon moment de lecture et qui devrait plaire à un public adolescent sans souci !