Soso Shindo ne vit que pour le nombre de followers qu’il peut avoir sur les réseaux sociaux et se fout royalement de ce qui peut arriver aux autres. « Après moi le déluge » pourrait être son credo. Alors qu’il est en train de filmer une scène de harcèlement au sein de son lycée afin de faire le maximum de vues sur son compte de vidéos, il fait la rencontre de Hanami qui, elle, s’en prend aux harceleurs et arrive à les faire déguerpir.
Quand un énorme compte à rebours apparait dans le ciel accompagné d’un message sibyllin, il décide tout simplement de l’ignorer, mais alors que le décompte arrive à zéro, Soso et Hanami se retrouvent aspirés dans un cube géant qui flotte au-dessus de Tokyo.
Là, ils découvrent des animaux qui parlent mais aussi une centaine d’autres personnes venant de tous les continents. Et tout le monde parle un langage commun, chacun peut donc comprendre les autres quand ils communiquent. Ils font aussi la connaissance du concierge, le maître des lieux, qui leur annonce qu’ils vont réinitialiser l’humanité tout entière.
La Gestalt Thérapie est un ensemble de concepts et de pratiques qui visent un changement personnel, psychosocial et organisationnel et c’est le fondement même de ce nouveau titre où le héros (ou plutôt anti-héros dans ce cas) va être confronté à un immense changement. Mais un changement qu’il n’a pas décidé, et qui ne concerne pas seulement sa petite personne, mais l’humanité tout entière.
Nous avons donc Soso qui est un individualiste né, qui se fiche des autres et ne pensent qu’à sa petite personne et face à lui Hanami qui pense que chacun mérite d’être sauvé. Leur rencontre est fracassante, et quand ils se retrouvent au sein du cube ils comprennent qu’ils vont devoir coopérer s’ils veulent s’en sortir.
Ce premier tome de Gestalt est pour moi une vraie réussite. La mise en situation des personnages est très bien faite, avec, par exemple, une série de planches en double page, sans aucun dialogue, quand ils sont transportés au sein du cube, qui donne une intensité dramatique à toute la scène. Ni les personnage, ni le lecteur ne peuvent comprendre ce qui se passe exactement, et c’est vraiment intéressant pour être plongé au plus près de l’angoisse et de la peur qu’ils peuvent ressentir.
Les planches sont très fouillées, avec très peu de fond blanc et beaucoup de décors, tandis que le scénario se dévoile petit à petit. On ne comprend pas encore pourquoi le concierge a décidé d’anéantir l’humanité, mais très vite on saisit que ce n’est pas une entité bienveillante. Le changement doit se faire en éliminant des gens, et ceux qui sont dans le cube ont été choisis pour ce travail mortifère.
J’avoue que j’ai vraiment hâte de découvrir les deux autres tomes de la série pour voir comment Soso et Hanami vont réussir à s’en sortir !