Kit Capriol est comédienne, mais aussi médium. Enfin, médium, disons qu’elle donne à ses clients ce qu’ils demandent, c’est-à-dire l’impression de pouvoir parler à l’un de leurs proches décédés. Ce second métier lui permet de payer les nombreuses factures qu’elle a accumulées, car même si elle accumule les castings, les rôles se font rares. En plus du remboursement de son appartement, elle doit aussi régler les frais de l’hôpital où sa fille, Zoey, est dans le coma depuis trois ans. Le mari de Kit fait partie des nombreux disparus des attentats du 11 septembre, et Kit a donc beaucoup de mal à joindre les deux bouts.
Sa technique est simple : elle écume les petites annonces d’anniversaire de décès dans les journaux et prend contact avec les familles pour leur proposer ses services. Elle a d’ailleurs de très bonnes notes sur les forums dédiés au deuil où son nom est donné, ses clients ressortant de ses séances apaisés et souvent ravis de leur expérience.
Même si les clients se font un peu rares, tout se passe plutôt bien, jusqu’au jour où, lors d’une séance, Kit a l’impression d’être devenue une vraie médium. Et d’autres détails lui font comprendre que ce n’est peut-être pas qu’une impression.
Dans le domaine du polar, c’est très rare de voir revenir des personnages d’un roman à l’autre, surtout quand ledit personnage n’est pas la personne chargée de l’enquête. Dans cette histoire, pour ceux qui ont lu Noyade, du même auteur, Kit a pour cliente la mère du petit garçon qui meurt dans son précédent roman. J’ai trouvé ce procédé plutôt malin pour lier ensemble deux romans qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Ni le sujet, ni la narration.
Ici on est en présence de Kit qui, si elle le pouvait, arrêterait son activité de médium. Non pas qu’elle ne l’aime pas, mais il lui demande beaucoup de travail et est plutôt aléatoire en termes de revenus. Et de l’argent, elle en a désespérément besoin si elle veut pouvoir continuer à payer les factures qui s’accumulent. Sa fille est dans le coma à la suite d’une bousculade sur un quai de métro, et les médecins ne peuvent pas prédire si elle se réveillera un jour.
Face à elle, on a des policiers qui sont en pleine chasse aux sorcières. Leur but est d’arrêter les faux médiums qui pullulent et qui arnaquent leurs clients. Mais le dossier de Kit est vide. Ses clients sont toujours contents, elle ne leur demande jamais directement d’argent et ne les harcèle pas quand ils décident d’arrêter les séances. De ce point de vue-là, elle est hors norme, c’est pourquoi les deux policiers tentent de la piéger plusieurs fois sans jamais y arriver. Mais l’un des deux va se rapprocher de Kit et c’est ce qui va donner tout le sel de l’histoire.
J’avoue que pendant un long moment je me suis demandée si Kit était vraiment devenue médium. Et l’auteur ne nous donne pas la réponse. Mais la fin laisse deviner des choses, mais je ne peux pas vous donner de détail sans vous divulguer les passages les plus savoureux. J’ai beaucoup aimé l’évolution de Kit tout au long de l’histoire, on a parfois l’impression d’être au-dessus de son épaule et de participer à la scène.
Cette fois-ci, j’avoue que j’ai moins apprécié le fait de ne pas avoir exactement les explications que j’attendais pour certaines situations, mais cela ne m’a pas empêchée de dévorer ce roman en quelques heures. Pour les adeptes du genre, c’est une parfaite lecture de vacances.