Les Chroniques de l'Imaginaire

Le sanctuaire (Le Lys noir - 3) - Larzem, François

Faustine est revenue d'entre les morts juste à temps pour participer à ce qui s'annonce comme l'affrontement ultime contre les moroïs, ces cadavres réanimés par les mouches monstrueuses du démon Melgoth. La ville de Bayence est en proie au chaos et les rares survivants se sont réfugiés dans le sanctuaire caché des gitans, sous la protection magique d'un arbre ancestral. La bataille sera rude et sans pitié entre les derniers humains et les morts-vivants.

Quelle étrange trilogie que celle du Lys noir ! Le tome 1, Faustine, se lisait comme un roman de cape et d'épée plein d'action, d'intrigues politiques et de mystères, et je l'avais beaucoup apprécié. Le tome 2, L'enfer, basculait sur quelque chose de complètement différent, mi-histoire de zombies, mi-quête métaphysique dans l'au-delà, et j'avais nettement moins accroché. Voulant tout de même connaître la fin de l'histoire, j'ai lu le tome 3. La majeure partie de ce livre est consacrée au récit de la bataille épique qui oppose les derniers êtres humains en vie à des hordes innombrables de moroïs. C'est de la baston d'un bout à l'autre, les héros jouent de l'épée et de l'arc à qui mieux mieux, tranchent des têtes à n'en plus finir… C'est un peu lassant sur la durée, d'autant qu'il n'y a pas suffisamment d'enjeux stratégiques ou émotionnels pour injecter un peu de variété dans la sauce.

Les rares temps calmes comptent parmi les plus mauvais passages du livre, avec des clichés à la pelle. On découvrira ainsi que Monzag, le grand méchant des tomes précédents, était très méchant parce qu'il a été maltraité par sa mère quand il était petit… Ce flash-back, qui occupe les premières pages, est d'autant plus malvenu que Monzag, tué à la fin du tome 2, ne joue pas le moindre rôle dans celui-ci ! Quant à la romance entre Faustine et Morgan, elle sonne creux. Les deux personnages ne s'étant croisés que l'espace de quelques instants dans le tome 1, leur coup de foudre semble peu crédible et leur relation manque de sel.

La manière dont l'auteur traite la mort nuit toujours à la tension dramatique. Faustine passe son temps à faire des allers-retours entre le monde des vivants et l'au-delà, si bien que lorsque plusieurs personnages majeurs du récit trouvent la mort en affrontant les moroïs, le lectorat n'a aucune raison d'être triste ou choqué, puisqu'il devine déjà qu'on les reverra quelques pages plus loin, le temps d'adieux larmoyants.

Je ressors donc un peu déçu de cette lecture. Les aventures d'une justicière masquée au cœur d'une ville corrompue dans un univers de fantasy sombre avaient un sacré potentiel, et je regrette que la série ait bifurqué vers des histoires de zombies et de démons nettement plus banales. La fin s'efforce de laisser des portes ouvertes pour d'éventuelles suites, mais je ne pense pas que je me laisserai tenter.