Les Chroniques de l'Imaginaire

Un trône de poussière (La cité des songes - 2) - Caldera, Georgia

La Tour de Givre est tombée aux mains de l'armée des Damnés. Son roi est mort et le prince Rozarian, souverain sans royaume, a dû fuir les ruines de son pays en compagnie des derniers membres vivants de sa famille. Parmi eux se trouve sa femme Auréa, dont il doute toujours de la loyauté. La jeune femme, qui désespère d'arriver à le convaincre de sa fidélité, a un plan pour mettre un terme aux exactions de la Reine des Corbeaux, souveraine des Damnés. Il s'agit rien moins que de réunir les fragments de l'antique Couronne céleste, une relique ancestrale dont on dit qu'elle permettrait de commander au terrible Dévoreur de Monde.

La tâche ne sera pas de tout repos, car la Reine des Corbeaux a lâché sur eux Rin, la plus talentueuse des assassins à son service. Frustrée de n'avoir pu éradiquer la lignée de Givre, Rin est prête à tout pour ajouter la tête de Rozarian à sa collection. Et pendant ce temps, de l'autre côté de l'océan, l'un des derniers rejetons de la race des Anciens éprouve des visions de l'avenir, des visions dans lesquelles Auréa, Rozarian et Rin jouent un rôle crucial…

Vous reprendrez bien un peu de pop corn ? Un trône de poussière, deuxième et dernier tome de La cité des songes, s'inscrit résolument dans la lignée de son prédécesseur, Une couronne de roses et de givre. On reste dans la fantasy young adult pas prise de tête pour un sou, avec des peuples stéréotypés, des protagonistes jeunes et beaux et une bonne dose de romance au milieu de luttes épiques. Les conflits entre les personnages reposent souvent sur des incompréhensions et des non-dits, ce qui est particulièrement frustrant dans la mesure où l'on adopte tour à tour le point de vue de plusieurs d'entre eux. L'envie de leur coller une paire de baffes pour qu'ils se disent ce qu'ils ont sur le cœur au lieu de le taire sans raison valable est souvent forte.

J'avais tiqué sur le choix de noms japonais pour les antagonistes dans le tome 1, mais j'avais choisi de n'y voir qu'une décision esthétique plutôt qu'une résurgence d'orientalisme malvenue. Ici, je tique encore en voyant que la seule relation homosexuelle du livre implique la grande méchante et une autre femme, cette dernière finissant néanmoins par se caser dans une relation hétérosexuelle qui sort complètement de nulle part. Si l'on ajoute à cela le fait que les méchants ont une idéologie fondamentalement positive, fondée sur l'abolition des privilèges et l'égalité entre tous, mais qui est présentée comme une illusion absurde que leur fait miroiter la Reine des Corbeaux pour leur faire commettre les pires exactions, ça commence à faire beaucoup. Sur la fin, j'avais un peu l'impression qu'il y avait un portrait de Ronald Reagan sur mon sachet de pop corn et ça m'a laissé un vilain goût en bouche.

Si ce genre de considérations ne vous préoccupe pas et que vous cherchez seulement de quoi lire sur la plage cet été, les deux tomes de La cité des songes vous occuperont bien une après-midi ou deux. Ça se dévore rapidement et sans réfléchir.