L’histoire s’ouvre sur la fuite de quelques rescapés du camp de concentration et la mort d’une femme, abattue par un soldat.
On fait ensuite un saut dans le passé, et on y voit Hitler rendre visite à la famille Wagner, les descendants du fameux compositeur, dont le Führer est très proche. Il apprécie énormément l’œuvre du musicien et étend sa protection sur tous ses descendants, leur promettant « de grandes choses ».
En 1961, Anja Silja, une jeune cantatrice aussi belle qu’ambitieuse, fait la connaissance de Wieland Wagner, l’un des petits-fils du compositeur. Elle en tombe immédiatement amoureuse, même si celui-ci est déjà marié. Ensemble, pendant six ans, ils vont défier les conventions et créer quelques opéras qui vont rester dans les annales musicales.
Mais sa relation avec Wieland est assombrie par le passé de cet homme qui porte sur ses épaules à la fois le fardeau de l’héritage wagnérien mais aussi le passé de sa famille, proche d’Hitler, et ses propres fantômes.
Bon, la quatrième de couverture était prometteuse, mais quand on se plonge dans l’histoire c’est la déception. L’ensemble du récit se révèle très décousu d’un bout à l’autre. En effet on commence l’histoire par une scène qui semble forte (même si les dialogues sont surréalistes dans le contexte), pour ne plus y faire référence pendant des dizaines de pages, et quand ladite référence arrive, elle est très furtive. Mais il y a quand même eu une femme qui est tombée sous les balles d’un soldat allemand.
On enchaîne sur le passé, avec une visite d’Hitler dans la famille, et une scène de sexe imposé à une femme avec pour seule explication « Hitler m’a dit de me marier avec Verena » et c’est tout. Pas d’approfondissement de la chose, à part l’antipathie de Wieland pour Lafferentz, le violeur. Et que dire de la scène avec l’assassinat d’un homosexuel, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, « pour faire de Wieland un homme » ?
Je veux bien qu’on veuille nous faire comprendre la froideur de Lafferentz et son côté prêt à tout, mais empiler des scènes ainsi, était-ce vraiment utile ?
Quant au personnage d’Anja, il est juste antipathique. D’un bout à l’autre, on a l’impression d’une jeune fille gâtée, très égocentrique, qui se raccroche à un homme parce qu’il pourrait lui apporter la gloire. Ce n’est sans doute pas ce que le scénariste a voulu dire, mais c’est comme ça que je l’ai compris. Pour la passion qu’ils sont censés partager, elle ne transparait nulle part, ni dans les dialogues ni dans les dessins et surtout pas dans les scènes de sexe. D’ailleurs pourquoi en montrer autant et pourquoi montrer autant de nudité alors que, techniquement, le pivot central de l’histoire, c’est la musique de Wagner et comment ses héritiers s’en sont servis au fil des décennies ?
Je n’ai donc pas apprécié plus que cela cette BD. La couverture est plutôt jolie, dans les tons bleus, le découpage des cases pas trop académique, mais je n’ai absolument pas accroché à l’histoire ni ne me suis sentie proche des personnages. Et pourtant j’aime la musique et les histoires autour, mais là, ça n’a pas du tout fonctionné.