Il s’appelle Balto, comme le rade où il échoue tous les jours pour passer le temps. Pas pour boire, non, mais ce café est devenu son lieu de rendez vous fétiche pour dégoter de nouvelles affaires à élucider. Parce qu’il était flic, voyez-vous. Un flic à l’ancienne, sans téléphone portable, sans internet, sans tout ça. Mais un bon flic. Toujours. La preuve ? Sa femme est en prison. Et elle lui en veut toujours.
Alors quand deux gamines sont venues lui demander de retrouver leur copine camgirl qui a disparu depuis plusieurs jours, bah, il prend l’affaire. Ça le fera sortir. Et puis cette histoire de « pute » « pas pute » l’intrigue quand même un peu. Il va découvrir un monde où n’importe qui peut se cacher derrière un pseudo, mais aussi un monde où l’argent coule à flot, attisant sans doute des convoitises.
L’inspecteur Balto, sous des dehors un peu bourru, se révèle tout de même attachant. C’est un cliché du genre, mais un cliché qui fonctionne quand il est bien utilisé, et là, il l’est. J’ai beaucoup aimé les passages avec des flashbacks (même si le premier m’a prise par surprise, j’avoue), car cela nous montre les cicatrices et les regrets qu’il peut avoir. Chaque souvenir est doux amer, et quand on découvre que c’est lui qui a envoyé sa femme en prison, on comprend beaucoup plus la nostalgie qui le saisit quand il pense au passé.
L’enquête est rondement menée avec les rebondissements de circonstances ainsi qu’une petite enquête secondaire sur la disparition d’animaux dans le quartier. Quand on referme ce tome, qui contient une histoire complète, c’est avec un léger regret de laisser cet univers et ces personnages.
Même si certaines scènes sont un peu caricaturales et déjà vues (la gamine férue de technologie qui aide le vieil homme dépassé, par exemple), l’ensemble tient très bien la route et j’ai bien aimé cette lecture. Et au vu de la dernière case, j’espère que les ventes de cet album seront assez conséquentes pour envisager une seconde enquête de l’inspecteur Balto.