Les Chroniques de l'Imaginaire

Toutes pour un - Gay, Olivier & Aucomte, Jonathan

Aether est domestique au château. C’est un bon domestique qui aime cuisiner, faire le ménage, et qui est un professionnel de la tache. Il est juste un peu benêt, le genre de benêt qui ne se rend pas compte que sa meilleure amie Meeri, meilleure épéiste du pays et garde au château, est désespérément amoureuse de lui. Et puis il y a la princesse Tatiana, une jeune magicienne, spécialisé dans les sorts qui font mal. Au début de l’histoire, elle ne connaît même pas le nom de son domestique.

Tout change quand le château est attaqué par des insectes géants. Des espèces d’immondes scarabées qui résistent à la fois à l’acier et à la magie. Alors que dans un geste de bravoure Aether décroche une épée qui ornait un mur, il se retrouve à tuer une de ces horribles bestioles. L’épée qu’il a récupérée serait-elle la seule chose capable de tuer les envahisseurs ?

Meeri, Tatiana et Aether parviennent à sortir du château et même à s’enfuir grâce à Opale, qui passait par là. Le trio se retrouve dans le dirigeable de la jeune fille, et elle accepte de leur venir en aide.

C’est le début d’une cascade d’aventures et de voyages qui commence. Tatiana, persuadée que ses parents ont péri, veut tout tenter pour libérer son pays de la menace insectoïde. Tous ensemble, ils vont parcourir les royaumes voisins pour trouver des alliés, mais aussi découvrir où a été fabriquée l’épée que seul Aether peut contrôler. La seule capable de tuer les scarabées venus d’ailleurs. Leur voyage va être ponctué de rencontres improbables, de demandes en mariage, de trahison, de combats mais aussi de rédemption.

Alors j’avais adoré le premier tome des aventures d’Aether, et j’avoue que je n’ai absolument pas été déçue de l’intégrale.

L’histoire suit son cours, avec des références plus ou moins évidentes (je rappelle celles que j’ai reconnues : Sheila, Roy Orbinson, Top Gun, des films d’arts martiaux, Dirty Harry, Top Gun, Les Tontons Flingueurs, Les trois mousquetaires, plus des tas d’autres qui me parlent sans que je ne me souvienne des noms), et on n’a pas le temps de s’ennuyer un seul instant tellement il se passe des choses.

Le béguin des filles pour Aether est de plus en plus évident (c'est même un gros running gag). Même si Meeri continue de refuser de lui avouer qu’elle est amoureuse de lui, elle fait tout pour le protéger au péril de sa vie. Aether est fidèle à lui-même. Il sait qu’il n’est pas un combattant, qu’il n’est pas fort, mais il fait de son mieux. Et il est toujours prêt à reconnaître que ses amies sont meilleures que lui dans tous les types de combat. Et comme dit l’auteur « mais il est gentil. C’est déjà ça ». Aether est vraiment un personnage attachant tout au long de l’histoire. Tatiana a une jolie évolution de son côté, passant de princesse ultra gâtée à Reine qui ne s’en laisse pas conter (et qui n’aime que les sorts offensifs, comme elle l’avouera). Quant à Opale, elle réserve son lot de surprises mais… je vous laisse les découvrir !

Au niveau du dessin et de la mise en page, il y a clairement une évolution dans le travail de Jonathan Aucomte. Les cases sont encore plus dynamiques sur le dernier tiers du livre, et on voit qu’il s’est beaucoup amusé sur certaines pour éviter le côté statique que peuvent avoir certaines BD. Là, on est plus dans une mise en page manga, ce qui donne énormément de punch aux scènes de bagarres. C’est très réussi. J’ai beaucoup aimé aussi l’esthétique steampunk, en particulier le dragon mécanique que j’ai trouvé très chouette, ainsi que les entrailles de de la confrérie des Runes (qui rappellent quand même beaucoup les fonderies naines souterraines).

L’ensemble, scénario et dessin, est ultra punchy, et on voit que les deux auteurs se sont bien amusés en écrivant et en dessinant les aventures d’Aether et de ses gardiennes. S'il y a une BD à acheter pour l’été, c’est celle-ci ! En plus, son prix est très raisonnable pour une BD de cette taille et surtout de cette qualité !