Appolonia n’est plus obligée de se cacher sous sa défroque de moine, mais reste néanmoins dans son rôle de garçon. Elle est donc devenue Appolonio et peut mettre ses talents de dessinateurs et peintre pour mettre en image le voyage qui continue sur les océans et pour l’instant personne n’a encore deviné la supercherie au sujet de son sexe.
Francis, quant à lui, a profité du passage dans l’hémisphère Sud et des libations qui ont suivi pour organiser sa disparition. Ses camarades sont persuadés qu’il a été dévoré par les requins, alors qu’il n’y avait, semble-t-il, que des dauphins autour du bateau lors de la célébration.
Le voyage se poursuit alors avec des escales au Brésil, sur des îles inconnues à l’époque, Tahiti et se poursuit jusqu’en Australie. Le voyage est ponctué de tempête, de problèmes de nourriture, mais aussi pour Appolonia du retour de ses menstruations, ce qui la pousse à s’enfermer dans sa cabine prétextant une maladie, afin de ne pas se trahir. Mais son secret finit par être deviné par quelques membres d’équipage, et tout bascule quand Francis fomente une mutinerie alors que le navire doit atteindre Batavia dans peu de temps.
La suite des aventures d’Appolonia est à la fois exaltante pour la jeune fille, mais aussi un peu languide pour le lecteur. En effet, les voyages maritimes sont plutôt incertains à l’époque, et quand le navire s’encalmine, c’est la survie de l’équipage et des passagers qui est en jeu. Cela donne un rythme assez lent, qui peine à s’ébrouer quand ils touchent terre pour faire une escale ou quand il se passe quelque chose de grave.
Destiné à un public adolescent, ce livre ravira tous les amateurs d’aventures maritimes, que ce soit pout l’ambiance ou les termes employés, et certains passages ne sont pas sans rappeler L’île au trésor, de Stevenson.
La couverture est judicieusement choisie pour montrer l’évolution d’Appolonia. Sur celle-ci, elle est représentée avec son béret de peintre, alors que sur la précédente on la voyait avec sa capuche de bure.