On l'appelle "le petit fiancé de l'Amérique" : Alexander Claremont-Diaz est jeune, charmeur, travailleur et intelligent, et surtout il est le fils de la Présidente des Etats-Unis. Son but : entrer en politique comme sa mère et devenir le plus jeune élu au Congrès de l'histoire moderne. Pour le moment, il loge à la Maison Blanche avec sa mère et sa soeur et est ainsi amené à participer à divers événements médiatiques.
Et parfois, comme lors de ce mariage princier à Londres, cette vie sous le feu des projecteurs l'amène à croiser celui que les médias considèrent comme son homologue anglais : le prince Henry, l'un des célibataires les plus convoités du monde. Les deux garçons ont plus ou moins le même âge, et séduisent le public de la même façon malgré leurs différences : le premier a le charme ravageur d'un métis latino décontracté, le second la beauté d'un apollon blond classique et élégant. Mais ils ne sont pas amis pour autant ; d'ailleurs, l'Américain s'énerve rien qu'en pensant à l'Anglais, qu'il juge coincé et placide. Il ne peut s'empêcher de l'asticoter à chaque rencontre. Un mouvement d'irritation un peu brusque plus tard, les voilà tous deux étalés par terre sous les décombres d'un gâteau à soixante-quinze mille dollars. La presse à scandale se jette sur l'occasion et les unes des journaux affichent les photos désavantageuses en commentant l'inimité des deux rivaux.
Une seule solution pour éviter d'envenimer plus que nécessaire les relations entre les deux grandes puissances, mais aussi pour éviter de flinguer la campagne électorale de la mère d'Alex : simuler une profonde amitié, en multipliant les apparitions communes le temps d'un week-end. Une fois rentrés chacun chez soi, les deux jeunes gens, qui ont échangé leur numéro de téléphone, prennent l'habitude de s'envoyer des piques par SMS. Leurs échanges se font de plus en plus fréquents, et à force de parler de tout et de rien sans édulcorer ses propos, chacun finit par s'épancher sur sa vie...
Lors de leur rencontre suivante, ils se sont beaucoup rapprochés et Henry surprend Alex en l'embrassant fougueusement. C'est le début d'une liaison secrète entre les deux jeunes hommes. Mais leur idylle a-t-elle un avenir ?
J'avais très envie de lire ce livre depuis sa sortie. Les "comédies romantiques royales", comme indiqué sur la présentation, j'adore ! Amazon Prime Video venant de diffuser la bande annonce du film adaptant le roman (qui sortira le mois prochain), l'envie est devenue encore plus forte et j'ai craqué... Bien m'en a pris car je me suis régalée avec ce roman qui correspond tout à fait à ce que sa description laisse penser.
Le roman est entièrement raconté en suivant les événements du côté d'Alex. J'avoue avoir été surprise, j'attendais un changement régulier de point de vue alternant entre les deux protagonistes principaux. Mais en fait, cela fonctionne très bien ainsi, et c'est très sympa de voir Alex changer d'opinion sur Henry au fur et à mesure qu'il passe de l'autre côté de la façade froide et rigide du prince.
On a donc affaire à des jeunes gens qui cherchent leur identité et leur bonheur, qui veulent se faire accepter tels qu'ils sont. Et si cela ne pose pas trop de problèmes dans la famille très ouverte d'esprit d'Alex, ce n'est pas vraiment le cas du côté du prince. Si Henry s'est construit une carapace pour se protéger, c'est notamment à cause des attentes trop fortes de sa famille, qui lui a toujours répété qu'il doit rentrer dans le moule et se conformer à l'image parfaite qu'ils imaginent devoir être celle d'un prince : la reine considère l'homosexualité comme une déviance et attend entre autres choses du prince qu'il se marie avec une jolie demoiselle et lui fasse des enfants... Les personnages, autant principaux que secondaires, sont attachants même s'ils réservent peu de surprises.
J'ai aussi aimé dans ce roman le contexte très réaliste. Côté américain, on est plongé dans la préparation des élections pour la mère d'Alex, qui veut évidemment être réélue pour un second mandat, face à un adversaire impitoyable. L'autrice indique s'être inspirée de la situation politique de 2016, et même les personnes qui ne suivent que d'un œil l'actualité devraient saisir les références : un candidat démocrate femme et championne des minorités, ça vous parle ? Le piratage d'e-mails perso sur un serveur de la Maison Blanche ? Pareil côté anglais, avec une reine âgée ancrée dans ses idées dépassées, un gendre populaire dont la mort prématurée a marqué ses petits-enfants et un jeune prince qui a envie de bousculer un peu les traditions et de sortir du carcan royal qui l'emprisonne...
Malgré le côté très sérieux du décor et des interrogations des personnages, il s'agit bien d'une lecture légère et distrayante, pour passer un bon moment avec de grands adolescents qui aiment s'amuser. Les difficultés finissent toujours par se résoudre plutôt aisément et on ne sombre jamais dans le drame. Le nombre de personnages LGBT est assez élevé, jusqu'aux gardes du corps complices de leurs protégés.
Le roman semble écrit de façon à pouvoir être facilement adapté à l'écran, avec notamment quelques images percutantes. Du coup, je serais assez curieuse de voir le film (pas au point de m'abonner...) et je me demande notamment si on y trouvera l'oeuvre picturale où Alex et Henry sont représentés sur un mur en personnages de Star Wars, et dont je suis très curieuse !