Au milieu du désert, une pyramide se dresse de toute sa hauteur. Sur chacun de ses côtés, quatre quartiers s'étendent en longueur sans jamais se toucher. Les habitants connaissent l'existence des autres quartiers mais ne rentrent pas en contact avec eux. Tous savent néanmoins que les jeunes, tous les sept ans, sont amenés à se rencontrer. Pour se tuer. Car tous les sept ans, celui ou celle qui triomphe dans la pyramide se hisse au pouvoir et règne sur la cité pour les années à venir.
Le jour J, 64 concurrents pénètrent dans l'édifice divisé en cinq étages. Le niveau supérieur ne s'ouvre que lorsque la moitié des jeunes a été éliminée. De 64 ils passent à 32, puis 16... jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Et il faut faire vite car le sablier limite le temps, libérant progressivement du sable qui vient ralentir les mouvements des adversaires et les mettre en danger. Le temps et les autres, deux ennemis à combattre.
Certains sont préparés à ce moment depuis leur enfance, d'autres ont été choisis à leur grande surprise. Une chose est sûre, préparé ou pas : pour survive, il va falloir se cacher, traquer et tuer.
Le récit nous invite à suivre Saël, Naia ou encore Vadim. Des concurrents dont les motivations diffèrent mais qui, au fond d'eux, espèrent tous arriver en vainqueur au sommet de la pyramide pour changer les choses. Un désir de révolte coule dans leurs veines, eux qui voient le système en place asservir leurs familles et voisins. Il leur faut survivre pour bouleverser l'ordre établi.
Gaëtan B. Maran a su puiser dans les codes des romans comme Hunger Games pour livrer une intrigue prenante. Dès le départ, le ton est donné. Les concurrents entrent dans la pyramide et rapidement, les premiers morts apparaissent sans qu'on ne les voie. Car chaque fois qu'un d'entre eux décède, la lumière s'éteint un instant. On angoisse aux côtés de nos héros qui savent que la mort a frappé, quelque part, et qu'elle se rapproche d'eux d'une façon ou d'une autre. Des coffrets sont dissimulés dans le labyrinthe de la pyramide, livrant des aliments et boissons revigorantes, des armes, des vêtements... Mais gare, car certains recèlent des pièges. Des pièges que, tels Indiana Jones, ils devront déjouer.
Un roman qu'on lit d'une traite, tant pour l'intrigue qui donne envie de savoir ce qu'il va se passer que pour la construction en courts chapitres, fluide et bien rythmée. Le fait qu'on suive des personnages aux points de vue, émotions, vécus différents dynamise encore davantage le récit. L'auteur n'hésite pas à mettre en scène des combats impitoyables à la hauteur de l'enjeu : sauver sa peau. En plus d'un récit de "jeu à mort", le roman soulève des questions intéressantes pouvant alimenter les réflexions des adolescents sur la politique, l'environnement et la solidarité.
Un premier roman très prometteur !