Margot est ravie de s'installer à Huelgoat, un petit village de Bretagne, loin de son Jura natal. Cette terre de légendes, que l'on dit peuplée de fées ou de sirènes, l'attire énormément. Des noms de sites voisins comme la grotte du Diable ou le pont du Chaos la font fantasmer.
Elle a de grands projets ; elle espère se faire plein de nouveaux amis et prendre un bon départ pour devenir une styliste renommée. Hélas, l'accueil des habitants est glacial, personne ne lui parle. Alors quand elle rencontre le magnifique Samuel et que celui-ci lui accorde son attention, elle tombe à ses pieds. Il est riche et romantique, d'une beauté à couper le souffle, le compagnon parfait qui lui promet une vie de rêve à ses côtés.
Du moins en apparence. Bien vite, Sam se révèle toxique. Il est jaloux et isole Margot qui ne doit se consacrer qu'à lui, il aime commander et ne supporte pas qu'on lui résiste, il est égoïste et ne tient pas compte des désirs de sa compagne, il est instable et passe de la douceur à la brusquerie en une seconde... Bien qu'elle soit consciente de ses travers, Margot se soumet et s'accroche à lui, d'abord par peur de la solitude, ensuite par peur tout court car ses colères se font de plus en plus violentes et elle redoute de le contrarier.
Margot a d'autant plus de mal à se dépêtrer de cette relation malsaine que sa vie est envahie d'étrangetés. Les villageois sont toujours aussi peu accueillants, mais certains se résignent à lui dire quelques mots... pour l'enjoindre de se méfier de Samuel qui ne serait pas ce qu'il paraît être, même s'ils refusent de développer davantage. Margot est sujette à des hallucinations, imaginant des événements dont Sam lui certifie qu'ils n'ont pas eu lieu, preuve à l'appui. Quand Sam est en colère, la température monte, des insectes courent sur les murs...
La première partie de Des ténèbres aux étoiles nous narre la lente descente aux enfers d'une jeune femme dont la vie a été jusque là ordinaire, et qui va subir de telles épreuves qu'elle ne saura plus comment les affronter. Pourquoi continuer à vivre et souffrir s'il n'y a plus rien à quoi se raccrocher ? Si l'on met de côté le mystère qui entoure Huelgoat et Samuel, et la part de fantastique qui ne semble jamais très loin, cette partie est cependant très réaliste. Marine Dargon sait nous toucher et trouver les mots pour nous faire comprendre ce que vit Margot, et comment une personne saine d'esprit peut se retrouver coincée dans une relation aussi nocive, jusqu'à une conclusion fatale.
La deuxième partie change du tout au tout. Margot découvre que la mort n'est pas une fin, et se retrouve dans un Entre-Deux où elle doit décider si elle continue (ce qu'elle est farouchement décidée à refuser) ou si elle reprend tout du début (ce qui ne la motive pas beaucoup plus). C'est une plongée dans le mystique, où Margot va faire la connaissance d'anges-gardiens, de fées, de vampires et multiples autre créatures, tout en découvrant les règles alambiquées qui régissent cet univers et qu'elle essaie de toutes ses forces de contourner.
Pour qui essaie de se remettre d'un deuil, il doit être réconfortant de pouvoir se dire que la mort de chacun, y compris et surtout les nourrissons, n'est jamais vaine mais fait partie d'un plan d'ensemble où le rôle de chacun est défini depuis avant même sa naissance, que l'âme n'est pas morte mais s'est élevée vers un niveau supérieur. La réincarnation incessante justifie les épreuves même les plus dures, et fait la promesse de pouvoir rencontrer à nouveau les aimés disparus.
Pour ma part, j'ai touvé toute cette seconde partie extrêmement artificielle et je n'ai pas adhéré, alors même que je pensais que les nombreuses péripéties qui y sont décrites auraient dû permettre de redonner du rythme à un roman jusque là parfois un peu mou.
Un livre pour qui aime les émotions profondes et intenses.
Cette page est une version simplifiée pour les robots. Pour profiter d'une version humaine plus conviviale, cliquez ici.
