Condamné à la peine maximale de vingt-et-un ans de réclusion pour le meurtre, assorti de viol et d’actes de torture, de plusieurs jeunes femmes, Tom Kerr purge sa peine dans un établissement de haute sécurité.
Afin d’améliorer ses conditions de détention, il consent à montrer le lieu où il aurait enterré sa troisième victime, Taran Norum, dont il a récemment confessé le meurtre à un codétenu mais sans que le corps ne soit encore retrouvé. Lors d’une reconstitution rigoureusement préparée en amont et encadrée sur place par plusieurs équipes policières, Tom Kerr parvient à se libérer et à s’enfuir dans la forêt, malgré toutes les mesures de sécurité.
Manifestement, il a bénéficié de l’aide d’un complice et tout semble désigner celui que les journalistes surnomment « l’Autre » : un individu qui pourrait bien être encore plus dangereux.
L’enquêteur William Wisting, qui supervisait l’opération, va devoir non seulement faire face à une sournoise enquête en interne, mais surtout retrouver au plus vite un criminel mu uniquement par le désir et le plaisir de faire le mal.
Même si j’ai raté la sortie de son précédent opus La chambre du fils, ce fut un sacré plaisir que celui de retrouver les personnages mis en scène par Jørn Lier Horst dans cette série consacrée à l’inspecteur Wisting !
Pas besoin d’avoir nécessairement apprivoisé les six tomes antérieurs pour plonger dans cette nouvelle enquête pleine de rebondissements surprenants mais pertinemment réalistes. Le récit est rapidement focalisé sur les dessous de l’évasion pour mieux nous mener par le bout du nez quant à savoir qui tire secrètement les ficelles du jeu.
On est pleinement immergé au sein des équipes de recherche des différents districts de la police norvégienne mais c’est surtout aux côtés de Wisting qu’on se sent le plus à l’aise. Enfin à l’aise, c’est un bien grand mot tant il est malmené par certains qui veulent le voir porter le chapeau de tous les couacs qui se sont produits.
La construction a cette fois-ci la particularité de nous entraîner à la fois dans les méandres du fonctionnement interne d’une enquête, avec son lot de paperasses et de vieilles rancunes, tout en questionnant de l’autre côté les aspects psychologiques de ceux qui terminent (potentiellement) derrière les barreaux.
Comment certains psychopathes réussissent à s’adapter et à berner leur entourage alors qu’ils sont dépourvus du moindre sens moral et parfaitement imperméables aux sentiments de responsabilité et de culpabilité ?
Des problématiques autour des instincts sadiques et des pulsions morbides que l’on peut retrouver de manière plus ou moins récurrentes dans le genre du thriller mais que Horst incorpore ici habilement à son intrigue.
Au-delà d’une chasse à l’homme, ce septième volet offre un excellent moment de lecture que je verrai particulièrement bien adapté à l’écran !