Les Chroniques de l'Imaginaire

Anansi Boys - Gaiman, Neil

Dans ce bouquin, il est question d’un citron vert, de magie plus ou moins noire et plus ou moins vaudou, de dieu farceur, d’un homme qui perd son emploi, de sa fiancée qui le quitte pour son frère et d’un employeur plus que véreux mais aussi d’araignées, d’oiseaux tueurs et de tigre en colère.

Charles Nancy travaille depuis bientôt deux ans dans une société qui brasse de l’argent et, quand l’histoire commence, il ne sait pas que son patron est à deux doigts de le virer. Tout ce que Charles sait, c’est qu’il doit épouser Rosie, sa fiancée dotée d’une mère ultra désagréable.

Qui dit mariage, dit invitation. Et c’est en voulant inviter son père à la cérémonie que Charles découvre qu’il vient tout juste de décéder et il se rend aussitôt aux États-Unis pour l’enterrement. Là-bas, il découvre que son père était une sorte de dieu, mais surtout qu’il a un frère dont il ne se souvient pas. Il décide alors de prendre contact avec ce frère, dont le prénom est Mygal, et qui semble avoir hérité des dons de leur père.

Mygal vient donc s’installer chez Charles. Et c’est alors que tout dérape.

Plusieurs fois récompensé, Anansi Boys fait partie des classiques de Neil Gaiman. On y reconnait en effet très bien sa patte et sa façon de raconter des histoires. A partir d’un événement banal, toute une série de déboires s’enchaine pour le personnage principal, qui aura bien du mal à s’en sortir. Mais, rassurez-vous, tout est bien qui finit bien. Enfin, ça dépend pour qui.

A travers des personnages bien campés, parfois caricaturaux, mais jamais mièvres ou mal écrits, on suit Charles qui cherche, au début, à comprendre pourquoi il ne se souvient pas de ce frère disparu quand il était enfant. Et, comme d’habitude chez Gaiman, on découvre qu’une suite d’événements plus ou moins étranges sont la cause du départ de Mygal et qu’il va falloir faire quelque chose pour que la réalité et la « normalité » reprennent leurs droits.

Mais est-ce vraiment facile quand votre père qui était, semble-t-il, un dieu farceur, et dont la mort semble être douteuse (est-il vraiment mort ?) a fichu en rogne une bonne partie des autres dieux ? Et c’est sans compter Mygal, qui préfère séduire la fiancée de Charles plutôt que de lui venir en aide. Parce que dans le fond, tout a basculé quand il est arrivé, n’est-ce pas ?

A travers ce roman, Neil Gaiman explore une infime partie du folklore des contes africains et caribéens, avec des tigres en colère, des araignées voyageuses, des oiseaux dangereux et d’autres bestioles qui regardent ce qui se passe depuis leurs grottes ancestrales. Et c'est assez jouissif à lire, il faut bien le reconnaître.

Comme d’habitude, les histoires que raconte Neil Gaiman oscillent entre pensées philosophiques et potacheries gamines et c’est toujours un régal à découvrir ou à redécouvrir.