Quelques jours avant la nouvelle élection présidentielle, le président en exercice est touché à l’abdomen par un tir de sniper alors qu’il était en pleine campagne pour sa réélection, saluant la foule depuis la jeep de parade. Cette tentative d’assassinat échoue et le président n’est que modérément blessé, à peine quelques points de suture.
C’est ce qui intrigue son rival, cette blessure légère. Même si plusieurs coups de feu ont été tirés, le calibre des balles retrouvées ne correspond pas aux douilles découvertes dans un immeuble en hauteur, et la blessure semble trop légère pour quiconque aurait voulu vraiment dégommer le président.
Et pourquoi une bonne partie des indices filent tout droit vers Ali, le sniper, qui bosse pour l’instant en tant que cuistot dans un boui-boui de Taipei ? L’inspecteur Wu, tout frais retraité de la police et désormais inspecteur en assurance, est chargé de trouver des indices et de découvrir pourquoi le président a été visé par un attentat un peu trop brouillon.
Quand j’ai choisi ce livre, je ne savais pas que c’était le second de l’auteur traduit en France, mais cela n’a en aucun cas gêné ma lecture. L’auteur rappelle en quelques mots les accointances de chacun, et on comprend qu’une solide amitié s’est nouée entre Ali et Wu et qu’elle perdure dans le temps.
Tous les indices de la tentative d’assassinat pointent vers Ali. Quelqu’un lui avait donné rendez-vous sur le passage du cortège du président, les balles utilisées pourraient être ses préférées et surtout il est toujours recherché par certains pour son précédent assassinat en Italie. Un faisceau beaucoup trop important pour être négligé. Et pourtant.
La course poursuite qui s’engage entre Ali, la police et les triades est très vite prenante. On passe d’un cuistot à casquette banal à un tireur d’élite surentrainé qui sait se fondre dans la jungle, qu’elle soit urbaine ou végétale, et qui est capable de déjouer les pièges les plus subtils.
J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur. Entre polar à l’ancienne et course poursuite effrénée, on ne s’ennuie pas un seul instant. Le petit bémol est la pléthore de personnages qui demande un peu de mémoire, car parfois ils n’apparaissent que brièvement, alors que leur rôle est plus important qu’on ne pourrait l’imaginer.
Décidément, les auteurs asiatiques commencent à avoir la cote en France, et j’avoue que ce n’est pas pour me déplaire, il y a vraiment de très belles plumes à découvrir, et dans tous les styles !