C’est assez difficile de résumer Le pays des cerisiers, car même si les petites histoires s’apparentent à des tranches de vie, ce sont plus des tranches d’Histoire couplé à une histoire familiale, que l’on découvre au fil des pages.
En une centaine de pages en effet, on découvre l’histoire d’une famille qui commence seulement dix ans après le 6 août 1945. Après la bombe atomique donc, qui a décimé une province entière et abattu une malédiction sur tous les survivants de ce jour funeste.
Oui une malédiction, car les habitants d’Hiroshima ont été largement ostracisés et invisibilisés à la suite de l’explosion de la bombe. Et c’est sans compter ce que les rescapés ont dû endurer et faire pour survivre (marcher sur des cadavres, dépouiller les morts pour prendre leurs chaussures, etc.), la mémoire des famille qui a été souillé sur le long terme depuis 1945, sans oublier les atteintes physique irréversibles et héréditaires dont ils souffrent à plus ou moins grande échelle.
Vous l’aurez compris, ce manga est très loin d’être joyeux, mais il n’est pas non plus larmoyant. L’ambiance n’est pas aux débordements d’enthousiasme, mais j’ai pris plaisir à suivre l’évolution des différents personnages, et c’est assez facile d’avoir de l’empathie pour eux. Et évidemment, on se demande comment nous aurions réagi si nous avions été à leur place, et c’est très difficile de l’imaginer. Là, on comprend qu’ils ont tenté de poursuivre leur vie, avec les bons et les mauvais moments, et parfois avec le regret d’être encore vivant. Pourquoi eux ? Et pourquoi pas les autres ?
J’ai appris pas mal de petites choses au passage en lisant ce manga, et les interviews de l’autrice à la fin du volume sont très intéressantes à lire.
La couverture de cette édition n’est pas en papier glacé, et les quelques pages en couleurs au début et à la fin du volume apportent une douceur bienvenue au sujet.
Cependant j’ai trouvé la traduction assez moyenne, et il y a quelques coquilles qui trainent.
Cela reste un excellent manga sur ce sujet si délicat. Certaines cases sont bouleversantes à cause, parfois, de seulement un détail. A lire pour tout ceux qui veulent en savoir plus sur la province d’Hiroshima juste après la guerre.