Les Chroniques de l'Imaginaire

B-Side (B-Side - 1) - Hirai, Cocoro

Depuis tout petits, Rui et son frère Yugo sont poussés par leur famille et en particulier leur mère et doivent apprendre la musique. Yugo joue du piano, comme leur mère, et Rui se consacre au violon, comme leur grand-mère. Ils font partie de la quatrième génération de musiciens de la famille, et tous leurs ainés ne visent que l’excellence. Le culte de la performance pèse tellement sur les épaules de Yugo qu’il finit par s’enfuir pour monter son groupe de musique moderne, laissant Rui affronter seul l’ambition familiale.

Seul, pas tout à fait. Depuis tout petit, Rui est accompagné par une étrange voix dans sa tête qui lui parle en permanence, lui prodigue des conseils, l’aide à composer et à faire de la musique. Car Rui ne veut pas être qu’un simple interprète, il veut créer de la musique. Sa propre musique. À l’insu de sa mère et aidé par son frère avant sa fuite, il a déjà proposé quelques créations à un concours radio, mais il n’est jamais satisfait de ce qu’il compose.

Au bout de sept ans, Rui va enfin voir son frère en concert et Yugo lui fait comprendre que ses compositions ont besoin de rencontrer leur public. Rui se joint donc au groupe de son frère et connaît enfin l’euphorie d’être face à un public. Hélas, Yugo décède peu après d’un arrêt cardiaque. Et Riu sombre.

Dans cette série, B-Side fait référence au côté obscur de la création, à la « voix » qui hante Rui en permanence. Le côté fantastique de ce seinen se révèle dans les dernières pages quand on apprend enfin qui est cette voix, et j’avoue que c’est plutôt bien amené. Ce fantôme qui semble hanter le quotidien de Rui espère quelque chose de lui, c’est Beethoven (enfin une version un peu remaniée de Beethoven), et il veut continuer à composer à travers Riu.

J’aime beaucoup l’univers de la musique et cette histoire montre bien le niveau d’exigence que demande la pratique d’un instrument, et l’excellence demandée en musique classique, surtout dans une famille de musiciens chevronnés. On découvre aussi la souffrance qu’a Rui de jouer de la musique au lieu de la créer et sa libération quand il joue enfin sur scène.

J’attends beaucoup de la suite de cette série que je trouve très réussie pour le moment, autant du point de vue scénario que du point de vue graphique. J’aime beaucoup l’atmosphère des premières pages en couleurs, qui prennent tout leur sens à la fin du premier volume.

La musique du trailer de cette nouvelle série est disponible via un QR Code sur le bandeau de la jaquette, et il a été composée par Sofiane Pamart, un compositeur et pianiste français. J’avoue que c’est une réussite et j’espère que l’intégralité du morceau sera mis en ligne car j’ai beaucoup aimé.