Les Chroniques de l'Imaginaire

Menthe royale - Laury, Johanna

Suite à un pari avec des amis, Annabelle doit aller passer un mois en Solvanie, un tout petit royaume coincé entre l'Allemagne et les Pays-Bas. Du côté des points négatifs, il y fait plutôt froid et personne ou presque ne parle français. Du côté des points positifs, le pays est absolument magnifique, et Annabelle arrive malgré tout à se faire à peu près comprendre en baragouinant en anglais. Le séjour s'annonce donc plutôt sympa et Annabelle est bien décidée à en profiter à fond, même si elle jeune et n'a jamais voyagé seule.

C'est sans compter sur le fait que la rouquine est une vraie miss catastrophe, spécialiste des gaffes en tout genre. En arrivant dans sa pension, elle manque passer sous une voiture et est sauvée in extremis par un jeune homme charmant et sympathique, Karl, qui s'avère être le second prince de Solvanie. Quelques temps après, rebelotte, elle avance sans regarder alors qu'elle visite le palais et percute un autre jeune homme, également très sexy mais bien moins sympathique : il s'agit cette fois de Karel, le prince héritier.

Bien peu impressionnée, Annabelle n'hésite pas à hausser le ton face à l'arrogance de son interlocuteur. Celui-ci reste un peu ébahi de se voir ainsi sermonné, ayant plutôt l'habitude qu'on lui marque le respect dû à son rang, mais cela le conforte dans sa mauvaise opinion générale de la gent féminine. Il ne résiste cependant pas à l'envie de remettre la jeune femme à sa place, curieusement intéressé par Annabelle qu'il juge pourtant immature et quelconque (sauf peut-être ses yeux vairons ?). Une gifle plus tard, les relations des deux antagonistes ne semblent pas sur le point de s'améliorer...

Un prince glacial et méfiant (avec ses raisons, bien sûr), au caractère insupportable. Une roturière maladroite et sanguine qui répond du tac au tac. On le devine, le rapprochement des deux produit des étincelles ! Chaque rencontre attise les braises et ils se détestent vivement.
Un retournement inattendu va changer la donne, provoquant un changement de comportement des deux côtés. Mais combien de temps cela peut-il durer vu leur passif... ?

Tous les éléments pour une bonne romance princière sont là, pourtant j'avoue avoir tiqué un peu à la lecture. Je trouve le rythme du roman un peu bancal, n'accordant pas assez de place au changement qui se produit chez Karel qui s'adoucit spectaculairement vite (le nombre de chapitres relatés de son point de vue est clairement déséquilibré par rapport à ceux racontés par Annabelle) et encore moins à la réconciliation finale (expédiée en deux coups de cuillère à pot alors qu'on aurait pu espérer - pour le plaisir du lecteur - que Karel ait un peu plus de difficultés à se faire pardonner).

Et si j'ai trouvé le style globalement plutôt agréable, j'ai regretté quelques maladresses dans l'emploi de la langue ou autres (cela va de l'emploi inapproprié de virgules coupant les phrases au mauvais endroit à celui d'homonymes également inappropriés, par exemple). Je ne suis pas non plus fan des descriptions exhaustives de tous les lieux, personnages, tenues, etc. ; sans compter le fait que lecteur soit régulièrement pris à partie dans le récit d'Annabelle, ou le langage parfois un poil vulgaire.

Cela étant, j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à ma lecture, dévorée en un clin d'oeil. Je ne suis donc pas mécontente du tout d'avoir pu découvrir cette jolie romance, remise sur le devant de la scène à l'occasion de sa parution en poche.