On notera que ce numéro contient la première nouvelle traduite de la revue canadienne anglophone On Spec, avec laquelle un échange de textes a été organisé, à paraître dans chaque numéro d'automne de Solaris. Voici le contenu général du volet Fictions :
Dégriffé, de Dave Côté : S'ils veulent vivre dans la ville au milieu des humains "normaux", ils doivent accepter d'être dégriffés. Rayun l'est, mais c'est un cas particulier. Et il a la Tanière, le ring où il peut se défouler sur les normaux. L'univers en arrière-plan se dévoile par petites touches, l'évolution des personnages est tout aussi subtile, et les questions que le texte pose sur les problématiques d'une véritable acceptation de la différence sont très actuelles. Un texte très réussi d'un auteur qu'on ne présente plus, et l'un de mes préférés.
Le Conte de Botman, de Liz Westbrook-Trenholm : La fille de Titania a grandi plus que sa mère ne le pensait, a beaucoup de pouvoir, et peu d'intérêt pour le monde de sa naissance. S'ensuit le chaos. C'est cette amusante nouvelle qui a été traduite d'On Spec, par Margaret Sankey. L'histoire se déroule dans l'univers évoqué par Shakespeare dans Le songe d'une nuit d'été, et parlera peut-être davantage aux lecteurs et lectrices du dramaturge. En ce qui me concerne, elle m'a fait sourire, mais j'ai sans doute manqué des allusions à la pièce d'origine.
Un jardin lunaire, de Jonathan Reynolds : Sébastien invite ses amis à venir voir la belle adolescente blonde qui vient d'emménager avec ses parents dans la maison voisine. Son pote Jonathan en tombe instantanément amoureux. Entre le fantastique et l'horreur bien maîtrisée, cette nouvelle noire a une progression bien maîtrisée, même si je l'ai trouvée un peu longue à mon goût.
La voleuse de pommes de terre sous les étoiles indifférentes, d'Alexander Zelenyj : Un vieil homme solitaire découvre une étrange étrangère, et l'adopte, pour un temps trop court. Ce texte merveilleux dans tous les sens du terme peut être lu comme une réécriture sombre de E.T., mais dans tous les cas exige d'être dégusté lentement pour en humer tous les parfums.
Un couteau pour la nuit, de Jean-Louis Trudel : Axel a emporté le cercueil de Thémisia dans son nouvel appartement. Mais en quoi sa nymphe se transformera-t'elle, une fois venue la nuit du solstice ? Une autre nouvelle dans un univers inattendu et original, avec une belle écriture.
Dans ses Carnets du Futurible, intitulé cette fois La Mère de toutes les pannes électriques, ou la tempête solaire qui détruira la civilisation demain, Mario Tessier expose l'histoire de l'étude des variations solaires observées, qu'il s'agisse des taches, plus ou moins nombreuses, ou des éjections de masse coronales, et des conclusions qui ont jusqu'à présent été tirées concernant leur influence physique sur la Terre. Bien sûr, il présente par la suite les oeuvres littéraires et cinématographiques qui y font allusion.
Dans sa rubrique Le Daliaf présente..., Claude Janelle évoque Blessures, de Ying Chen, une biographie romancée d'un personnage historique apparemment très connu en Chine, dans un univers aux accents fantastiques. C'est toujours intéressant de découvrir, grâce à cette rubrique, des oeuvres dont on n'a jamais entendu parler.
Je pourrais d'ailleurs dire la même chose des rubriques de critique, d'où je retiendrai cette fois Les marins ne savent pas nager, de Dominique Scali, dont je n'avais pas entendu parler, mais que j'ai bien l'intention de lire ! Nul doute que d'autres lecteurs et lectrices trouveront dans ces pages de quoi les appâter aussi.