Cela fait des années qu'Ann n'a pas remis les pieds à Woscastle. Lorsqu'elle était petite, elle est arrivée dans cette ville, plus précisément dans son orphelinat. Elle n'était pas seule, il y avait son petit frère Adam avec elle. Un petit frère qu'elle n'a jamais revu suite à d'étranges évènements qu'elle ne sait toujours pas expliquer aujourd'hui.
Dès qu'elle entre dans la ville, elle comprend que plus rien n'est comme avant. Les rues sont désertes, les sites abandonnés. En apparence du moins, car rapidement, elle se rend compte que ce sont d'étranges créatures qui ont pris possession des lieux. Une brigade armée la sauve in extremis mais leurs desseins sont obscurs. Ils l'emprisonnent au lieu de l'assister. Qui sont ces hommes et femmes qui vivent reclus dans leur base ?
Le premier tome de ce diptyque envoie une énergie flamboyante et effrayante. Un cauchemar post-apocalyptique aux dessins extrêmement soignés et cinématographiques, empruntant à la photographie et à l'art visuel les effets de perspectives, de flou, de champ, de contrechamp. Graphiquement, c'est un travail époustouflant, minutieux, magnifique. Toni Caballero a un talent dingue et le met au service du scénario fascinant de son ami Sergio Hernandez.
Car ce seinen se dévore ; c'est prenant, mystérieux, intrigant, angoissant, plein de rebondissements. Ann doit se montrer courageuse et tenace. Contre toute attente, elle retrouve un visage familier et ami au sein de la brigade sur lequel elle va pouvoir s'appuyer. Car si elle est revenue à Woscastle, c'est pour comprendre ce qui est arrivé à son frère. Et malgré les embûches et les créatures dangereuses qui entourent la base, elle compte bien découvrir la vérité.
Bravo à ce duo espagnol pour produire un manga d'aussi belle qualité ! Il ne reste plus qu'à espérer que le deuxième tome soit aussi réussi.
