Un homme et une femme s’échangent des lettres où chacun parle de soi, de sa vie. Lui est à Iqualuit au Canada en pays inuit, l'autre est à Paris. Leurs correspondances se croisent, parfois avec du retard, se répondent et s'interrogent. L'homme parle de sa vie chez les Inuits, de leurs traditions, de leur mode de vie, on sent qu'il tente de reprendre pied en s'accrochant à la découverte de cette culture. Elle parle de sa vie, lui pose des questions sur son expérience là-bas et tente doucement de le faire revenir.
Dans ce très court roman, on découvre par bribes la culture inuit, leur philosophie de vie et l'on constate à quel point nous sommes loin de leur façon de voir les choses. Ce récit permet de constater aussi à quel point notre civilisation a perturbé leur mode de vie ancestral, a anéanti des pans entiers de ce qu'ils sont. L'Inukshuk est un amoncellement de pierres qui permet aux Inuits de se repérer, de signaler des dangers, ce qui est un titre approprié pour un livre qui parle de personnes qui ont perdu leurs repères dans un monde qui change et qui n'est pas le leur.
Autant cet aspect du roman m'a convaincu, la forme beaucoup moins. Cet échange de lettres parfois au style un peu précieux ou daté m'a laissé de marbre. On ne sait pas non plus qui ils sont ni ce qu'ils sont l'un pour l'autre, ni quels étaient leurs rapports avant cet exil loin de Paris. Cela m'a gêné dans ma lecture et a limité mon immersion dans le récit.
Sinon, cette approche originale de la vie chez les Inuits est plus intéressante philosophiquement parlant que pour l'aventure vécue là-bas par l'homme qui n'est pas abordée. Il s'agit plus d'un livre qui fait un parallèle entre deux cultures et qui reste très distant dans son approche de ces hommes du Grand Nord.