Peintre prolifique mais désargenté, admiré par Rodin et Baudelaire, ami de Clémenceau, poussé par ses pairs à peindre encore et encore, Monet est le premier impressionniste français. Celui qui inspira, involontairement, le nom de ce courant artistique au critique d’art Louis Leroy, chercha toute sa vie à se dépasser et à exposer son art aux yeux du monde.
Né à Paris en 1840 et mort à Giverny en 1926, Monet aura vécu à Paris, à Londres, aux Pays Bas, en Normandie et il aura voyagé dans bien d’autres endroits, la plupart choisis pour les perspectives de tableaux qu’il pouvait peindre. En effet, perpétuellement couvert de dette, le peintre n’hésitait pourtant jamais à voyager avec ses toiles vierges et ses couleurs, afin de réaliser des séries de tableaux qu’il vendait à des marchands d’art.
Ami avec Manet (dont il portera le cercueil à sa mort), Zola, mais aussi Renoir, Bazilles, Berthe Morizot, Monet exposera avec eux dans différents salons tout au long de sa vie, y compris aux Etats-Unis. Les débuts de l’artiste seront difficiles mais, grâce à l’opiniâtreté et aux achats effectués par son ami Paul Durand-Ruel, petit à petit ses œuvres seront connues des amateurs d’art et se vendront à des prix faramineux à New York dans les années 1920 (25 000 francs pour une toile de 80 cm, ce qui rend le peintre presque honteux du prix demandé).
L’autrice parle beaucoup des soucis d’argent que Monet a eu pendant une bonne partie de sa vie, et donc de tous les emprunts et demande de fonds qu’il adresse à ses amis, mais aussi aux marchands d’art qui le font vivre. A travers les extraits de correspondance qu’on découvre, c’est un Monet souvent aux abois qui se dévoile, avec une facette très manipulatrice, qu’il ne cache même pas. Quand il réclame de l’argent, il évoque souvent sa femme, ses enfants, le besoin de couleurs ou de toile, et on se rend vite compte qu’il dépense sans compter (une chambre d’hôtel à 20 francs la nuit par exemple, qui est une somme assez conséquente pour l’époque).
J’adore les peintres impressionnistes, et dans ce livre on découvre le monde de la peinture de cette époque, les rivalités (Manet se plaignait que Monet avait voulu copier son nom en changeant une seule lettre par exemple, ce qui engendrait des confusions), les amitiés, mais aussi les expositions en commun et les succès de chacun.
Cette biographie est très intéressante, et j’ai découvert beaucoup d’œuvres dont j’ignorais l’existence, comme le portrait de sa femme, portant une perruque blonde et habillée d’un costume japonais mais aussi la gare Saint Lazare sous différents angles ou encore les peintures sous la neige qu’il a faites au cours de sa vie.
Ce livre m'a donné envie d'aller faire le tour des musées étrangers pour voir les oeuvres de Monet qui ne sont pas en France.