Soliman est le fils bâtard du mage en titre de la cité de Nazarem dans l'Empire assanide, Adalam, qui est l'un des plus puissants alchimistes des Terres d'Arran. Sa vie est plutôt tranquille : jouer aux cartes dans les bars mal famés, se saouler avec application et décevoir ce père plus ou moins adoptif. Les quelques connaissances alchimistes de Soliman lui permettent à peine de mieux tricher et de frimer devant les filles. Franchement, Soliman n'a pas trop à s'en faire.
Jusqu'au jour où la plus haute autorité religieuse du pays le sort de sa cellule de dégrisement pour lui annoncer qu'Adalam est mourant, des suites d'une attaque menée par un groupe d'assassins inconnus soutenus par un terrible Djinn.
Sur son lit de mort, Adalam conseille dans son dernier souffle à Soliman de fuir la ville le plus vite possible.
Mais par le cours du destin, Soliman est le dernier mage vivant de Nazarem, la seule ressource d'un dirigeant qui n'entend pas les réponses négatives. Comme mage de pacotille, il a l'obligation d'arrêter le nécromancien qui sème la terreur dans le désert. Et à partir de là, Soliman sent le désespoir croître, au fur et à mesure que chaque journée qui passe le rapproche d'une fin inéluctable et abjecte du fait du nécromancien...
Direction le Sud pour ce septième épisode des Mages, dans des pays d'inspiration turque et arabe, très joliment mis en images par Andrea Cuneo dont le coup de crayon est d'une grande finesse.
Pour l'histoire, c'est le coutumier Nicolas Jarry qui est à la barre. Comme à son habitude, le récit marche bien et son antihéros se développe (dans le sens convenu et sans surprise) en devenant plus attachant qu'agaçant même si une fin moins heureuse aurait, à mon avis, mieux convenu à ce loser qui devient (trop ?) vite malin. Cela aurait donné un degré de percussion supplémentaire ou un aspect fatalité implacable (qui sied bien à un nécromancien) à cette aventure.
Je regrette aussi la luminosité des couleurs. Les planches sont un peu ternes à mon goût bien que l'ensemble soit cohérent (couleur désert au petit matin).
Soliman est un tome correct des Mages, agréable à suivre et qui nous permet de visiter de nouvelles villes et coutumes d'une partie du monde d'Aquilon à l'écart des routes touristiques.