La vie d’Harmony semble basculer le jour où elle découvre un bouton sur son menton. Un simple bouton blanc qui vient trancher sur la perfection de son teint. Et cela affole la jeune femme, dont les nanos devraient empêcher ce genre d’inconvénient.
Les nanos circulent dans son organisme et gèrent tous les aspects de son corps, de sa dentition parfaite au fonctionnement de ses muscles ou même de ses intestins. Et ils ne sont pas censés ne plus fonctionner sauf… Sauf si Harmony ne peut plus payer son abonnement à Fullife, la société qui commercialise ces nanos. Et c’est hélas le cas.
La vie entière de la jeune femme va donc changer de cap à cause de ce minuscule bouton…
Tout au long du livre j’ai oscillé entre compassion pour la jeune femme et un « bien fait pour elle » quand j’en ai un peu plus appris sur son fonctionnement mental et sa propension à prendre toujours plus d’abonnements par pure vanité.
Le chapitre 33, où Harmony se questionne, fait clairement référence à l’œuvre de Philip K. Dick : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Et je trouve le parallèle intéressant, même si les deux œuvres sont vraiment différentes dans leur construction et leurs réflexions globales.
Ce court roman de Claire North nous propose donc une tranche de vie dans un monde où le paraître peut pousser les citoyens lambdas sur la pente glissante du surendettement, mais nous offre aussi beaucoup de pistes de réflexions sur ce à quoi nous sommes prêts pour paraître être meilleur que nous-mêmes au naturel. Et quel impact cette enveloppe charnelle peut avoir sur la vie personnelle et professionnelle, dans un monde où seuls les meilleurs nanos assurent à la fois une santé éclatante et un corps quasi parfait ?