Quand le jour a disparu, Gabriel de León n’était encore qu’un adolescent ignorant. Désormais, presque trente ans plus tard, il est le dernier des Saint d’Argent, une confrérie dont tout les membres ont été entrainés à combattre les vampires qui ont déferlé sur le royaume. Et il est en mauvaise posture, puisqu’il a été capturé et sommé de raconter son histoire au marquis Jean-François du sang Chastain, lui-même féal de Margot du Sang Chastain, impératrice du royaume vampire.
En effet, l’impératrice l’a ordonné : elle veut connaître toute l’histoire de Gabriel, car il est le seul à savoir où se trouverait le Saint Graal, capable d’engendrer la perte de l’impératrice. Et c’est pourquoi le Saint d’Argent a été capturé et qu’il se retrouve enfermé dans une tour à raconter son histoire.
Et c’est ainsi que l’on plonge dans le passé de Gabriel, depuis ses débuts au monastère de San Michon où il apprendra à se battre contre les crevards jusqu’au moment de sa capture par les sbires de l’impératrice.
Vous aimez les vampires — et surtout les chasseurs de vampires —, mais aussi la violence intrinsèque d’un monde où le soleil ne brille plus et où le danger rôde vraiment partout ? Alors ce livre est fait pour vous. La nouvelle saga de Jay Kristoff nous emporte dans un monde violent, sans pitié, et où l’espoir a quasiment disparu.
On a donc Gabriel qui se retrouve face à Jean-François (avec des côtés étonnamment sympathiques d’ailleurs) pour lui raconter son histoire. Ce début rappelle un peu le premier tome de Blood Song, d’Anthony Ryan, car il met face à face deux êtres que tout oppose, et l’un des deux doit raconter son histoire à l’autre. La seule grosse différence est que, pour Gabriel, cela se passe dans une tour, et pour Vaelin dans les cales d’un bateau. Mais tout deux sont face à un chroniqueur impérial qui note soigneusement la moindre de leur parole avant qu’ils ne soient exécutés. La différence notable est que Jean-François n’hésite pas à croquer les personnes décrites afin d’illustrer son récit et on les découvre au fil des pages.
Certains ont fait le parallèle avec Entretien avec un vampire, de Anne Rice, et je ne suis pas d’accord. Dans ce dernier, c’est Louis qui demande à rencontrer le journaliste, et à aucun moment il n’est obligé ou entravé pour rester et se raconter. Et l’histoire de Louis n’a jamais d’enjeu politique ou territorial à l’échelle d’un empire.
Bon, comme pour Nevernight, j’ai adoré. Parce que Gabriel est un connard souvent arrogant mais qu’il est loin d’être parfait en tout, parce que son épée lui parle et qu’elle n’a pas la langue dans sa poche, parce que les combats sont très bien décrits et que je ne me suis pas ennuyée en les lisant, parce que les vampires sont… des vampires, sans le côté romantique qu’on peut trouver dans beaucoup de récits contemporains (cf. Entretien…), et parce que l’humour que distille Jay Kristoff a travers ses personnages me fait toujours rire. Bref, un sans-faute pour moi.
Et la traduction de Benoît Domis aide beaucoup le récit. En effet, il a su créer des mots à la fois percutants et très parlants pour créer le vocabulaire français inhérent à l’univers de Kristoff.
A noter que j’ai reçu un kit presse très sympa avec le livre ! Des roses (rouges, évidemment), un rouge à lèvre, un cercueil en carton qui contenait des bonbons en forme de crocs de vampire, un marque page et ainsi qu’un sablier au sable noir, très décoratif. Et un petit mot me souhaitant bonne lecture à l’intérieur du colis, j’avoue que je me suis sentie gâtée.