D'après cet ouvrage, l'autrice a elle-même eu des enfants. Ce n'est pas qu'elle le regrette, mais... C'était un choix qui a coûté cher en terme de temps, de fatigue, de stress et de perte de chances professionnelles et autres. Elle a pris en considération non seulement sa propre expérience mais aussi des études réalisées à l'étranger et en France sur le coût de l'éducation des enfants, le temps moyen qui leur est consacré, et par voie de conséquence le surcroît de travail pour les femmes, les pères de famille étant encore peu présents au quotidien.
Avant qu'on ne m'accuse de sexisme mal venu, j'extrais de cet essai que la paternité booste une carrière, alors que la maternité la ralentit, du fait que d'après plusieurs études ce sont très majoritairement les femmes qui sont appelées pour une urgence à l'école, qui assistent aux réunions de parents, et ainsi de suite.
Le sous-titre indique "Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant", et chacune d'entre elles fait l'objet d'un court chapitre. Ces raisons sont très variées, de Le "désir d'enfant", une aspiration tarte à Ne jamais devoir respecter les dix commandements du "bon" parent, en passant par Enfant, trop cher, Difficile d'être un père, L'enfant sonne le glas de vos rêves d'enfant et l'inévitable Trop d'enfants sur terre. Le rythme est vif, on ne s'ennuie pas une seconde, et Corinne Maier parvient à nous amuser et nous instruire sans nous ennuyer avec une érudition solide, il suffit pour s'en convaincre de consulter la bibliographie de fin de volume.
Je dirai de cet essai qui assume sa partialité ce que je dirais de tout autre défendant un seul point de vue : il ne convaincra que les déjà convaincus, soit ceux qui n'ont pas voulu d'enfant, pour qui il apparaîtra sans doute comme une bouffée d'oxygène aussi bienvenue que vivifiante, soit ceux qui auraient l'âge d'en faire mais qui n'en veulent pas, et qui y trouveront peut-être des arguments à opposer aux natalistes de tout poil. Faisant moi-même partie de la première catégorie, je ne prétendrai sûrement pas à l'objectivité - mais franchement, qui est objectif sur ce sujet ? -, je me suis délectée à le lire, d'autant que le politiquement incorrect fait souvent mes délices.
Honnêtement, je pense que des parents et natalistes convaincus devraient quand même prendre le risque de s'y amuser aussi, je suis sûre que certaines de ces quarante nuances de la parentalité, au moins, leur évoqueront des choses, et qui sait ? Ils pourraient trouver autant de motifs de faire des enfants !