Simone Veil est, en France, l’une des femmes les plus connues et l’une des plus importantes dans l’histoire de France depuis 1975, date à laquelle elle est montée à la tribune pour soutenir la loi sur l’avortement.
Ce livre est la retranscription de deux longs entretiens qu’elle a eus face à une caméra pour le projet « Mémoires de la Shoah ». Ce projet, initié en 2006, a réuni plus de cent témoignages qui constituent plus de trois cents heures d’archives, portées par les voix de déportés, de Justes, d’enfants cachés, et d’acteurs de la mémoire.
On y découvre donc la transcription de cette interview où Simone Veil se livre comme jamais sur son enfance, sa famille — en particulier sa mère qu’elle adulait —, et la déportation dont elle a été victime à la suite d’un contrôle de ses faux papiers dans les rues de Nice.
Dans son malheur, elle a toujours reconnu que si elle était encore en vie c’était grâce à la présence de sa mère et de sa sœur, déportées avec elle vers Auschwitz. A aucun moment de l’entretien elle ne s’apitoie sur elle-même, et elle évoque parfois ce que d’autres anciens déportés ont pu cacher ou nier. Elle avoue aussi que ça lui a parfois causé des ennuis quand elle en parlait et que sa parole a souvent été tronquée pour mieux coller à ce que les gens s’imaginaient.
Les paroles de Simone sont simples, mais sonnent justes. Ce livre est vraiment un document très intéressant sur la vie de cette femme qui a su surmonter les traumatismes de la guerre pour se mettre au service des autres et gagner d’autres combats.
La double préface explique bien dans quelles conditions ce témoignage a été recueilli, et montre aussi que sa famille souhaite toujours que la parole de Simone Veil soit entendue par le plus grand nombre.