Emily Wilde est une brillante universitaire, spécialisée en dryadologie. Depuis des années, elle travaille sur une encyclopédie féérique qui devrait lui assurer la reconnaissance de ses pairs. Entre deux entrées dans son encyclopédie, elle donne des cours à Cambridge, et partage son bureau avec l’horripilant Wendell Bambleby.
Quand elle débarque sur les terres de Ljosland, une contrée située au Nord de l’Écosse, c’est dans le but d’étudier les Recluses, qui sont les fées les plus rares au monde et qui n’ont été que très peu vues au cours des siècles. Mais les débuts d’Emily dans le village de Hrafnsvik sont un peu compliqués. En effet, la jeune femme n’a jamais allumé un feu de sa vie, et la cabane qui lui sert de logement est plus que spartiate. Elle va donc devoir affronter des difficultés qu’elle n’imaginait pas entre son absence de compétence pour couper du bois et ses problèmes de communication avec autrui. Oh, elle parle bien la langue, mais les interactions sociales ne sont décidément pas son fort.
Alors quand Wendell débarque quelques jours plus tard, elle sent sa patience s’émousser très rapidement, même si l’homme, plutôt charmeur, entreprend de mettre de l’ordre dans la cabane avec l’aide de ses assistants (traduire par : il commande les assistants, et eux se chargent de tout faire).
Heureusement que les recherche d’Emily avancent un peu. Elle se lie en effet avec une créature qui vit dans un arbre et, comble du bonheur, cette créature habite à proximité d’une source d’eau chaude, ce qui est bien pratique dans un pays où l’hiver arrive à grand pas. Et quand les villageois se décident à lui parler, elle découvre que les fées sont particulièrement actives dans la région, ce qui est pour le moins étrange. Aidée de Wendell, Emily va donc mener d’autres recherches, beaucoup plus dangereuses cette fois-ci.
Alors pour une fois je vais commencer par la chose qui m’a le plus fâchée dans ce roman. C’est la traduction assez erratique pendant une bonne moitié du livre. Par exemple, la concordance des temps est souvent aux fraises et c’est très agaçant de le constater. Je passerai sur certains termes mal traduits, ou traduits dans un langage familier alors qu’Emily emploie un langage soutenu dans ses écrits (par exemple le mot « débecter » ou le terme « funeste » qui n’a rien à faire là où il a été placé).
Heureusement que l’histoire s'est révélée assez intéressante pour continuer ma lecture, malgré un démarrage un peu long. Et le récit s’améliore à la moitié de l'histoire, ce qui rend la lecture beaucoup plus fluide. J’aime beaucoup cette façon d’écrire une aventure sous forme de journal et au fil des pages on constate les remises en question d’Emily et les progrès qu’elle fait pour communiquer aussi bien avec les fées qu’avec les villageois. En effet, au début elle fait pas mal de bourdes car elle ne possède pas leurs codes sociaux, mais elle s’améliore au fil du temps et j’ai trouvé ça très chouette.
Si la mise en route de l’histoire traîne un peu, une fois qu’elle est lancée on n’a plus du tout le temps de s’ennuyer. Et j’aime beaucoup l’évolution de la relation entre Emily et Wendell qui, si elle est attendue depuis le début, prend un tournant décisif quand la jeune fille est enlevée. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher l’intrigue.
L’univers est très bien maîtrisé, avec de riches descriptions qui s’avèrent à la fois utiles à l’histoire et intéressantes à lire (en particulier les notes de bas de page). Les personnages quant à eux sont bien campés, érudits sans jamais être pédants, et leur évolution est très intéressante à lire. On comprend très vite que l’autrice a beaucoup étudié les récits féériques et qu’elle a bien saisi l’âme des créatures magiques, qui aiment jouer des tours pendables aux humains.
Finalement, malgré les soucis de traduction, j’ai vraiment passé un très bon moment de lecture, et j’avoue que j’ai très envie de connaître la suite des aventures d’Emily. Après tout, elle n’a pas terminé d’écrire son encyclopédie !