Hedy Bercu, jeune réfugiée juive autrichienne, se trouve sur l'île de Jersey lorsqu'en juin 1940 les Allemands envahissent l'île. Cela fait deux ans qu'elle vit à Jersey, depuis qu'elle a fui l'Autriche avec sa sœur dont elle est sans nouvelle depuis. Avec son ami Anton, autrichien aussi, ils tentent de se faire les plus discrets possibles. Anton cherchant à éviter l'incorporation de force et Hedy la déportation. Vu son statut de juive réfugiée, plus personne ne se risque à l'employer, elle survit alors tant bien que mal, aidée par Anton. Sa situation se dégradant de plus en plus, sur les conseils de Dorothea la femme d'Anton, elle se résout à se faire embaucher par la Wehrmacht comme traductrice.
Même si elle est juive, les Allemands l'engagent car ils n'ont pas d'autres candidats. Cependant, son statut est caché auprès des personnes travaillant avec elle. C'est en sortant de son bureau pour rentrer chez elle qu'elle croise la route de Kurt, un officier qui ne partage pas les idéaux nazis.
L'impensable a lieu. Aidés par Dorothea, les deux vont vivre une intense histoire d'amour même si Hedy n'avoue pas à Kurt sa judaïté. Pendant toutes ces années d'occupation, ils vont devoir se cacher, faisant attention à tout et à tous alors que la situation sur l'île se durcit.
Je me suis intéressé à cette histoire car basée sur des faits réels, Dorothea Weber ayant été honorée du titre de Juste, et comme je connaissais peu l'histoire de Jersey sous l'Occupation cela m'intéressait d'autant plus. Mais au terme de cette lecture, quelle cruelle déception. Ce récit ressemble plus à une longue, très longue, romance s'apparentant plus à un roman à l'eau de rose qu'à un roman sérieux. À un point tel qu'au sortir de cette lecture, je ne croyais plus du tout à cette histoire réelle.
L'écriture est plate, les personnages presque si caricaturaux qu'on ne s'y attache pas, le tout manque de relief. La seule chose intéressante dans cet ouvrage, c'est l’histoire de l'île et le calvaire qu'ont subi les habitants pendant ces années de guerre. D'abord abandonnés par leur gouvernement, ils ont été occupés, pillés par les Allemands, affamés et délaissés au moment du débarquement car trop insignifiants pour perdre du temps et des hommes à combattre la Wehrmacht.
C'est dommage qu'une telle histoire ait fait l'objet d'un roman si pauvre dans son traitement. Dorothea Weber et les autre protagonistes méritaient mieux. Vite lu, vite oublié.