Neuf est une jeune voleuse, orpheline, et ces derniers temps, elle ne ramène pas grand-chose de ses tentatives de chapardages. La seule chose qu’elle a réussi à voler, c’est un étrange bibelot en forme de petite maison biscornue. Mais quand elle utilise le heurtoir de la porte du bibelot, c’est tout sa vie qui va être chamboulée.
En effet, la maison grossit, grossit, grossit, jusqu’à occuper une part non négligeable de la rue, mais grâce (ou à cause) du sortilège qui l’entoure, seule Neuf peut voir la maison et… y entrer. Elle découvre alors à l’intérieur un magicien fan de marelle (qui a perdu ses pouvoirs), un troll adepte du ménage et majordome du lieu, ainsi qu’une cuillère plutôt vindicative. D’ailleurs, un certain chaos règne à l’intérieur du lieu : le placard a thé est lui aussi ensorcelé et personne ne peut prédire ce qui se passe quand on tente de l’ouvrir, les toilettes passent leur temps à changer de place, et l’accès au jardin est déconseillé.
Les habitants de la maison demandent à Neuf son aide, car elle seule est capable d’entrer et de sortir de la maison comme elle le souhaite. La jeune fille accepte en échange d’une grosse récompense. Mais a-t-elle fait le bon choix ?
J'ai passé un bon moment en compagnie de Neuf et des habitants de la maison. Le texte est parsemé de touches d’humour et même si le personnage principal orpheline et voleuse est l’un des sujets actuels un peu vu et revu de la littérature adolescente, Neuf se révèle assez intéressante. Pas forcément la plus sympathique, et elle n’évolue que très peu au cours de son aventure, mais elle n’a pas de côté foncièrement mauvais ou tête à claque. De plus, Sidéro est son parfait pendant au masculin, il ne pense qu’à sa magie perdue et surtout à ses trophées de marelles. Il manipule Neuf pour qu’elle les aide, mais cela reste compréhensible.
J’ai beaucoup aimé le « combat final », car on découvre pourquoi la maison a été ensorcelée, et, d’un point de vue d’adulte, on peut se dire que ça partait d’une broutille. Mais on oublierait trop facilement que, pour les enfants, les broutilles sont souvent très importantes.
Un très chouette roman donc, avec de la magie malicieuse, de l’humour, et des histoires de fraises. La fin de l’histoire laisse entrevoir une suite, et j’avoue que je la lirai avec plaisir.