La première partie de ce roman se passe à Béthune, où Yannick Haenel est invité pour participer à la mise en place d'une exposition dans cette ville du Pas-de-Calais. A lui de prendre possession des lieux où il se trouve : La Banque - ancien bâtiment de la Banque de France ayant fermé depuis plusieurs années déjà et devenue un lieu culturel d'expositions d' Art Moderne. Cette fois-ci, l' exposition est dédiée à un artiste prénommé Georges Bataille.
Yannick Haenel est attiré par ce nom surtout après la visite des pièces de La Banque, et la découverte d'un tunnel allant vers la maison cachée derrière le bâtiment en question, mais avant tout, quand il apprend que le dernier trésorier s'appelait ausi George Bataille. Haenel s'engouffre alors dans le récit de la vie du jeune trésorier entre la théorie de la dépense, le monde impitoyable de la finance, la charité, la religion, l'érotisme et la philosophie.
Les années étudiantes du jeune héros défilent, sa mutation à Béthune arrive et on le voit se perdre dans les chiffres, menant une vie avec peu de biens, écrivant sur des carnets des théories à n'en plus finir, jusqu'à ce qu'il décide d'acheter la maison du fond du jardin de la banque. L'amour sulfureux dans les rues de Béthune s'ajoutera à une vie bien monotone, un patron remarquable le consolera du manque de curiosité des autres qui l'entourent, jusqu'à se trouver une place solide à Béthune même, au sein de la Confrérie des Charitables de Saint-Eloi, aussi appelée « Charitables de Béthune ». Cette dernière puise son origine dans une épidémie de peste noire qui endeuilla la région en 1188. Depuis cette date, ses bénévoles enterrent les morts sans distinction d’âge, de milieu social ou de religions.
Etant béthunoise depuis une quinzaine d'année, je me suis donc intéressée à ce roman, qui pouvait me faire découvrir encore plus ma ville d'adoption. Quelque peu déçue, j'ai pu tout de même parcourir les rues de cette ville du Pas-de-Calais et découvrir le beau et magnifique bâtiment de La Banque de France transformé en lieu culturel depuis quelques années maintenant.
N'étant pas une économiste dans l'âme, il était intéressant sur certains passages d'essayer de comprendre les théories d'un véritable financier. J'avoue : Je ne m'y suis pas accrochée, c'est surtout le fil de la vie de ce George Bataille trésorier-payeur qui m'a fait tourner les pages plus facilement. Etait-il bien nécessaire de tomber dans les abus érotiques du personnage, un peu trop lourds à mon goût ? Mais on peut y voir un jeune homme confiant dans les chiffres et dans ses lectures philosophiques mais paumé en terme de communication. Néanmoins, il arrive enfin à s'ouvrir et à trouver son chemin au sein de ce Pas-de-Calais fracassé par une crise économique difficile dans un bassin minier plus que touché par le chômage et le désarroi. George Bataille a enfin trouvé sa voie : Se consacrer aux impayés et au recouvrement de dettes jusqu'à trouver l'amour qui lui permettra d'échapper aux chiffres et au calcul.
En bref, ce roman de Yannick Haenel ne restera pas comme un incontournable, il m'a simplement appris sur la vie d'un jeune paumé de la finance, qui se rend compte que l'amour est parfois plus important que les chiffres et l'argent. Sa générosité et sa façon de s'ouvrir aux autres sauve l'histoire.