1793 en Vendée. Un mystérieux voyageur se présente à l’entrée d’un monastère et demande asile pour la nuit. Très vite, d’horribles cris résonnent au sein des bâtiments religieux.
2021, Sainte-Anne-d’Auray. Une jeune femme recouverte de sang est retrouvée errante sur une petite route. A l’hôpital, prostrée, elle reste muette sur ce qui lui est arrivé.
Auray, 1364. La bataille fait rage et Bertrand du Guesclin doit rendre les armes après des affrontements sanglants. Deux de ses chevaliers fuient le champ de bataille et trouvent refuge dans un château abandonné. Mais la bâtisse n’est pas tout à fait vide et un seul d’entre eux va en ressortir vivant.
Commençons par le point négatif de cette histoire. Les personnages ne sont pas du tout attachants et n’ont provoqué chez moi aucune empathie. Ce sont juste des protagonistes qui permettent à l’histoire globale d’avancer, mais je n’ai eu aucune implication émotionnelle en les regardant souffrir ou mourir.
Oui, car c’est la mort qui règne tout au long de ce récit. La mort et l’éternité. La sangsue monstrueuse qui offre son sang en échange de proies est une évocation intéressante du vampire qui a besoin des humains pour survivre. En effet, la bête ne peut pas du tout se mouvoir dans la lumière, et au fil des ans se repose de plus en plus sur les humains qu’elle asservit afin d’assouvir sa soif. Le récit cherche à expliquer l’équilibre qu’il peut y avoir entre une créature monstrueuse et un simple humain, mais j’ai eu l’impression qu’il manquait quelque chose à l’histoire. Finalement, ce sont juste deux personnages qui profitent largement l’un de l’autre. La bête pour se nourrir, et l’humain pour ne pas mourir.
On est très loin des vampires flamboyants de la littérature contemporaine, et c’est ce qui est le plus intéressant dans cette histoire. La bête se révèle intelligente et lucide sur ce qu’elle est et ses besoins, et elle cherche le meilleur compromis afin de survivre.
Les allers retours entre les différentes époques sont un peu déroutants au début, surtout sans vrai contexte. On démarre sur ce qu’on pense être un massacre autour de la Révolution, puis on arrive dans le présent avec une jeune fille en sang. La dimension horrifique est bien là, et l’auteur tente d’instaurer une atmosphère gothique avec les murs du vieux château qui est presque l’un des personnages principaux tellement il a d’importance au fil du récit. C’est parfois réussi, mais là encore, il manque quelque chose pour qu’on plonge vraiment dans l’horreur. Tout va parfois trop vite, et les morts s’enchaînent sans que, pour moi, ne naisse une émotion ou un brin de peur (vous savez, celle qui vous fait vous demander ce que vous feriez dans cette situation ?). Je ne suis pas rentrée dans le récit que j’ai lu un peu comme un compte rendu clinique : d’un œil un peu détaché, pour mieux saisir l’ensemble de la situation, pendant que les personnages se débattaient dans leur peur de mourir.
Globalement, l’histoire est intéressante et pas mal ficelée, mais pour moi elle a un goût d’inachevé qui traine jusqu’à la fin. J’avoue tout de même que je n’avais pas complétement deviné le twist final, mais peut-être que des personnages plus fouillés auraient été plus intéressants à suivre.
J'ai donc un avis mitigé sur ce livre mais j'en salue l'originalité.