Comme le rappelle l'éditeur dans l'introduction de cette anthologie, l'humour est toujours un pari. Parfois, l'auteur et le lecteur rient des mêmes choses, parfois non. Black Rabbit a cependant pris le risque, proposant ici quinze nouvelles pour divertir ou subvertir le lecteur, un mélange de genres avec comme unique constante l'appartenance au monde de l'imaginaire.
L'ensemble est inégal, certains textes m'ont plu, d'autres m'ont laissée de marbre et seront vite oubliés.
Sympa mais sans surprise, La Double Intelligence de Karl Kept de Rémi Orain ouvre le bal avec une intelligence artificielle insupportable.
Coquin de sort de Luc Baudot offre une aventure hors du "monde rationnel" où la magie transforme princes et princesses en grenouilles, et que je n'ai pas trouvé très drôle.
Quiproquo de Hugo Dray lève le voile sur Dieu et ses interventions sur Terre, avec une chute intéressante.
Un poil longuet, De l’évolution de la condition naine de Jess Kaan & Antoine Lencou explique de manière amusante pourquoi les postes de fonctionnaires peuvent être occupés par des personnes qui n'y sont pas compétentes...
Mix d'enquête holmesienne (ça se dit ?) et d'aliens, avec une touche d'Alice au pays des merveilles, L'Hallucinante Affaire du Martien rubicond de Jean Paris est assurément la plus étrange investigation du célèbre détective londonien.
Vient ensuite une de mes nouvelles préférées dans l'anthologie, Zarmach de Guillaume Chouteau, où comment la médiocrité a permis de contrer une invasion d'extraterrestres vindicatifs. Et oui !
Comment les hommes et les femmes, si différents, arrivent-ils à vivre ensemble à la satisfaction de tous et toutes ? C'est le sujet de Ni d’Ève ni d’Adam de Xavier Lhomme. dont la conclusion est courue d'avance.
Guillaume Suzanne nous étonne dans Si par une nuit d'été un palefrenier non pas par l'intrigue de son récit, mais par la façon dont les protagonistes s'adressent à l'auteur pour se plaindre toutes les quelques lignes, c'est bien drôle et aussi un des textes qui m'a le plus plu !
Vampires et malbouffe, une association inattendue dans Sang pour sang bio de Patrick Uguen, original et amusant.
Association & Dragon de Xavier Boulingue, avec ses différentes sortes de dragons aux caractères tous différents, est une bonne idée mais traîne en longueur.
J'ai vraiment eu du mal à accrocher à L'autre Tour de Belgique de Maxime Herbaut, peut-être parce que le vélo, sujet qui m'indiffère au plus haut point, est au centre de cette nouvelle.
SF à nouveau pour Jack-potes de Raven Blacky, intéressante histoire faisant intervenir des doppelgängers venus de l'espace et du futur, et dont l'intrigue présente plus de tension que les autres textes de l'anthologie.
Mauvaise pioche pour moi avec Malice au pays des réveils de Philippe Caza, l'auteur y joue avec les mots pour une histoire au final assez absurde qui m'a ennuyée très vite.
Dungeon Idol, onzième saison d’Olivier Boile nous plonge dans une émission de téléréalité dans un univers magique, et c'est plutôt bien fait.
Enfin, les robots sont au rendez-vous dans Le rire est une anomalie de Gautier Nabavian, robots pour lesquels le rire est une émotion humaine dont ils aimeraient disposer également. Si le rire est le sujet de la nouvelle, c'est plutôt la tristesse qui s'en dégage, finalement.
Bref, SF, fantasy et fantastique se mélangent à tout va au fil des pages. Et vous aurez peut-être noté que les auteurs au sommaire ne sont pas des inconnus dans le milieu de l'imaginaire, mais plutôt des auteurs ayant déjà publié des titres intéressants. N'hésitez donc pas à découvrir le livre pour vous faire votre propre idée !